 | ||
GRÉGORY DOUCET, RAPHAËL MICHAUD
GRÉGORY DOUCET Je tiens à adresser mes félicitations aux jeunes architectes dont la réussite et les mérites sont salués par ce prix et dont les travaux figurent dans ce qui suit. Vous pouvez être fiers car l’avenir vous appelle. Depuis deux millénaires, la ville de Lyon s’est adaptée à son temps, surmontant les défis qui lui étaient posés, s’ajustant à de nouvelles contraintes, s’organisant pour s’assainir, s’embellir, s’agrandir. La voilà à un nouveau tournant de son histoire, soucieuse de trouver des réponses efficaces au phénomène global du changement climatique et à l’écoute des besoins et des attentes d’une population dont la sensibilité écologique s’est fortement accrue. Les problématiques économiques, sociales et démocratiques se combinant avec ces nouvelles données sans avoir évidemment disparues. L’architecture en tant qu’art, science et vision va jouer un rôle majeur dans la fabrique de la ville et dans cette recomposition de l’espace qu’appelle cette aspiration à la transformer dès aujourd’hui pour qu’elle s’accorde rapidement aux conditions de demain. Que l’harmonie et le bien-être progressent sur la scène urbaine, tandis qu’elle-même se remodèle. Faire de Lyon une ville résiliente, verte, respirable et abordable pour et avec les Lyonnaises et les Lyonnais, tel est le sens de ce mandat. Les architectes sont des acteurs incontournables et nécessaires pour parvenir à atteindre cet objectif. Pour que Lyon soit accueillante et inclusive, ouverte et agréable à vivre, traversée de nature, intégrée à son environnement, reconnectée au vivant. L’enthousiasme et la créativité d’une nouvelle génération sont donc particulièrement précieux. Et la puissance publique se doit de scruter d’un regard extrêmement attentif tout ce qui est en germe dans l’esprit dynamique des talents qui émergent. En effet, nous avons un immense besoin d’invention, d’imagination et d’une audace qui sache puiser dans une longue expérience emmagasinée tout en initiant un renouvellement à la mesure du défi inévitablement généré par la recherche de nouveaux équilibres. Ainsi, la qualité des constructions neuves est au cœur de nos préoccupations et l’objet d’une attention soutenue notamment à la place accordée au végétal. Simultanément, avec en ligne de mire la sobriété et la protection de nos biens communs, nous déployons nos efforts sur la rénovation énergétique des bâtiments, la systématisation du recours aux matériaux biosourcés, la conception bioclimatique des bâtiments. La Ville de Lyon est heureuse de pouvoir contribuer à la valorisation de professionnels aussi essentiels pour son avenir que les jeunes architectes qui viennent d’éclore.
RAPHAËL MICHAUD Faire en sorte que la fabrique de la ville participe de façon explicite à la transition écologique et sociale de la Ville de Lyon! Voici l’objectif central que le Maire m’a confié à travers la délégation Urbanisme et aménagement, habitat et logement. Cet objectif se fera pour les générations futures, avec les générations présentes. Dans cette perspective, la Ville a consolidé les démarches autour de la qualité architecturale et urbaine, avec l’ensemble des acteurs de la construction. Ce travail de co-construction a abouti à la Charte de la qualité urbaine, architecturale, paysagère et environnementale que vous connaissez aujourd’hui, avec ses 10 priorités : qualité des tissus qui composent la ville, adéquation aux besoins du quartier, développement de la biodiversité, bâtiments bioclimatiques, qualité d’habitation, mixité des usages, rez-de-chaussée actifs, faible impact carbone, approche énergétique économe, transparence dans le processus d’élaboration de la ville, reconnaissance des projets de qualité. Au-delà de cette Charte, l’ensemble des actions de la Ville de Lyon consacre l’importance de l’Architecture en matière de transition écologique. Le défi est immense, nous le savons bien. Dans une ville telle que Lyon, qui rayonne par son patrimoine bâti exceptionnel, parvenir à réconcilier patrimoine et performance environnementale est un challenge majeur. Trouver l’équilibre de la “juste densité”, en permettant à la ville de se renouveler sur elle-même, tout en insérant une densité végétale salvatrice, est également un défi ambitieux qu’il nous faut relever collectivement. Oublier l’architecture minérale, high-tech, et générique, au profit d’une architecture frugale, créative, bioclimatique, qui place le confort d’usage et la construction bas-carbone au centre de sa conception, là encore l’enjeu est crucial ! À ce titre, nous sommes tout particulièrement fiers de porter le Prix de la jeune architecture car nous savons qu’en tant que professionnels et habitants vous avez et aurez à cœur de développer des projets innovants permettant à la Ville de Lyon d’engager cette transition écologique et sociale. La qualité et la créativité des dossiers consacrent la confiance et l’espoir que nous plaçons dans les architectes pour repenser et bâtir la ville. Une ville respirable, agréable, et inclusive pour les Lyonnaises et les Lyonnais! Nous comptons sur toutes les forces vives de notre territoire, dont la jeune génération d’architectes que vous êtes fait incontestablement partie. Félicitations à l’ensemble des étudiants de la promotion 2019-2020 pour leurs diplômes, et pour la ténacité dont ils ont dû faire preuve dans ce contexte de crise sanitaire, ainsi qu’aux lauréats du Prix de la jeune architecture de cette édition ! NATHALIE MEZUREUX
NATHALIE MEZUREUX Voici la 20e édition du prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon, la vingtième publication de l’album des projets de fin d’études des architectes diplômés d’État de l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon ! Cette 20e année est une année charnière, pour plusieurs raisons : La crise sanitaire qui a frappé l’année 2020 est comparable à un séisme dans l’ordre humain, économique et social, qui transforme les perspectives dans tous les domaines professionnels. L’architecture, la ville et les territoires en seront durablement impactés, et le cadre de contrainte pour leur conception évoluera significativement. La Ville de Lyon, partenaire fondateur de cette démarche de prix aux jeunes diplômés, fait désormais état d’un engagement sans précédent dans la conception de l’architecture et de la ville à l’aune de la transition climatique. Cette collectivité rehausse en pleine conscience les ambitions de ville durable et attend des jeunes professionnels de l’architecture et de l’urbanisme qu’ils en soient force de proposition. Enfin, la jeunesse, partout, particulièrement au sein des grandes écoles et des universités fait connaître son attente vis-à-vis des enseignements afin qu’ils actent significativement leurs évolutions au regard du changement climatique. En 2021, l’urgence est signalée par les étudiants fondateurs de la COP2 étudiante, à travers l’accord de Grenoble pour accélérer la transition socio-écologique de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les étudiants en architecture en sont partie prenante. Dans les 143 projets de fins d’études soutenus en 2020 à l’ENSAL, et les 44 mémoires de la mention recherche et du master villes et environnements urbains, l’urgence socio-écologique est partout exprimée, sous toutes formes, dans une diversité de sites et de sujets. Dans leur dernier projet d’études, soutenu à l’ENSAL, évalué par un jury composé d’enseignants-chercheurs issus de l’ENSAL, d’autres ENSA et d’établissements d’enseignement supérieur, nos élèves ont mis en avant leur engagement personnel, formalisé leur ancrage professionnel, déclaré leur sens de l’intérêt général face à ces enjeux. Lors des auditions par le jury du Prix de la jeune architecture, devenus jeunes architectes diplômés d’État, ils ont marqué les esprits par cet engagement, par leur capacité à le concevoir, à l’illustrer, à le déclamer, à le partager. Je remercie la ville de Lyon, d’avoir donné à travers ce prix 2020-2021, une exigence nouvelle et une vision ambitieuse vers un réalisme socio-écologique. En vingt ans tout a changé au sein des écoles nationales supérieures d’architecture. Leur statut, leurs enseignements, leur recherche, ont évolué pour être à même de donner les moyens à la profession d’architecte de relever les grands défis sociétaux. Grâce à un corps professoral exigeant, composé de professionnels chevronnés dans tous les champs couverts par l’architecture, la transformation des ENSA s’est opérée, et continuera de progresser pour accompagner les défis de ce monde. Les travaux de nos étudiants en sont plus que le reflet, ils dépassent nos attentes. Admirative comme au premier jour de cette profession et des femmes et des hommes qui la font vivre au sein des ENSA, en formation, en recherche comme en pratique, je souhaite que les vingt années qui viennent poursuivent toujours cette quête qui réunit les architectes dans l’espoir d’améliorer le monde. Prix de la jeune architecture de la Ville de LyonPRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON - édition 2020 Pour la 20e année consécutive, l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon et la Ville de Lyon mettent en œuvre le Prix de la jeune architecture. Ce prix récompense les projets de fin d’études des jeunes architectes de l’école. Depuis deux ans, une catégorie recherche a été créée. Elle vise à distinguer les meilleurs mémoires de la mention recherche et de la mention de master Ville et environnements urbains-VEU. Compte tenu de la crise sanitaire, le prix se décline par :
Le master d’architecture et le master Ville et environnements urbains Les masters de l’ENSAL sont placés sous la coresponsabilité de Philippe Dufieux, professeur, enseignant dans le champ disciplinaire Histoire et culture architecturale, et de William Hayet, maître de conférences, enseignant dans le champ disciplinaire Théories et pratiques de la conception architecturale et urbaine et chercheur au laboratoire LAURe. Le master d’architecture permet à l’étudiant d’acquérir une pensée critique, de maîtriser la pratique de la conception, sur des questionnements de plus en plus complexes. Il vise à développer la capacité de prospective et d’intelligence stratégique de l’étudiant afin de lui donner une posture de décideur et de conseil. La mention Ville et environnements urbains porte sur la diversité des problématiques et enjeux gouvernant à ce jour l’évolution des villes et plus largement des territoires et environnements urbains. Elle forme à de multiples professionnalités de l’urbain – de l’activité d’analyse à la conduite de l’action –, par des parcours ouverts à de nouvelles thématiques et problématiques, et avec des compétences pluridisciplinaires reconfigurées et élargies. L’objectif du parcours Recyclage du master ville et environnements urbains est de sensibiliser les futurs professionnels de l’architecture, de l’urbanisme et de l’aménagement urbain à ces enjeux patrimoniaux contemporains et de les former à leurs prises en compte dans les projets d’aménagement urbain et de restauration. Structuré en quatre domaines d’études et reposant sur la spécialité et l’excellence des enseignants praticiens et chercheurs, le master d’architecture est adossé aux axes scientifiques de l’ENSAL, développé dans les laboratoires MAP-Aria et LAURe.
La sélection La promotion 2019-2020 a présenté 143 projets de fin d’études et 43 mémoires (25 mentions recherche et 18 mémoires Villes et environnements urbains) en septembre 2020. Les responsables des domaines d’études de master-DEM ont présélectionné 12 projets de fin d’études (3 par DEM). Avec l’aide de ces derniers, les coresponsables du Bloc Savoirs Recherches Cultures, Hervé Lequay et Sandra Fiori, eux-mêmes responsables des laboratoires de recherche de l’ENSAL, ont présélectionné 4 mémoires. Les jeunes architectes présélectionnés ont présenté leur projet de fin d’études ou leur mémoire à un jury, composé d’architectes, de professionnels de la construction et de l’aménagement du cadre de vie. Présidé par Raphaël Michaud, adjoint au Maire de Lyon, délégué à l’aménagement, l’urbanisme, l’habitat et le logement, le jury s’est tenu le 11 mai 2021.
Catégories Cinq prix sont décernés parmi les catégories suivantes :
Partenaires Ce prix bénéficie du soutien de partenaires qui offrent leur collaboration : SPL Lyon Confluence, la SERL, la SACVL et la fédération des promoteurs immobiliers. JURYJury présidé par Raphaël Michaud
L’histoire professionnelle de Thierry Bergereau est liée au domaine du logement. Diplômé de l’IEP, et d’un DESS Aménagement et Urbanisme, il a successivement dirigé : CDC Habitat Île-de-France avec notamment 25 000 logements locatifs sociaux et intermédiaires, puis ADOMA Île-de-France avec 33 000 logements très sociaux. Depuis 2016, il assurait la Direction Générale adjointe d’ADOMA, en animant l’ensemble des équipes sur le plan national (2 850 collaborateurs). Il a rejoint la SACVL en tant que Directeur Général le 1er avril 2019.
Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble en 1993, elle intègre l’atelier de la Rize auprès d’Albert Constantin en 1995. Elle commence comme chef de projet de la transformation de la Halle Tony Garnier en 2000, de la Tour F à Paris au côté de Franck Hammoutène et du village Olympique de Turin pour les Jeux olympiques de 2006. Depuis, elle dirige de grands projets urbains tels que le projet du Grand Hôtel Dieu de Lyon livré en 2018, le projet Silex consistant en la mutation des terrains EDF à la Part-Dieu. Elle fonde l’agence 4_32, avec Pierre-Benoît Thévenon en 2019.
Bérengère Bouvier est directrice régionale Auvergne-Rhône-Alpes de Bouygues Immobilier et Trésorière de la FPI région lyonnaise. Ingénieur INSA Lyon de formation, elle a débuté sa carrière professionnelle dans le secteur de la construction en 2000 dans le domaine de la rénovation à Paris pendant 5 ans. Elle a ensuite rejoint Bouygues Immobilier à Nantes pendant 5 ans dans le montage et la gestion de projets immobiliers résidentiels. Elle est à Lyon depuis 2010, chez Bouygues Immobilier, où elle a mené des projets immobiliers mixtes, a pris la responsabilité de l’agence de Lyon puis la direction de la région Auvergne Rhône Alpes depuis 3 ans.
Titulaire d’un DESS en Sciences des Matériaux, Valérie Guilly a travaillé douze ans dans l’industrie automobile en tant qu’ingénieur Calculs et chef de projet. Après une formation au CNAM et l’obtention d’un certificat d’études juridiques et immobilières, elle est déléguée régionale à la Fédération des promoteurs immobiliers de la région lyonnaise depuis 2010.
Raphaël Michaud a mis sa formation d’ingénieur topographe et d’urbaniste au service de l’aménagement durable. D’abord, comme maître d’œuvre d’opérations urbaines à faible impact, puis comme conseil auprès des collectivités et des aménageurs pour le pilotage de la requalification de friches et de quartiers urbains. Il s’est engagé dans l’écologie politique à la naissance de son 1er enfant en 2009. Il co-anime le processus de rédaction du programme de la liste “Maintenant Lyon” pour les élections municipales de 2020, et est élu Adjoint au Maire de Lyon.
Architecte et urbaniste de l’État, elle exerce depuis 2007 la fonction de directrice de l’aménagement urbain de la Ville de Lyon. Elle a auparavant travaillé au sein de l’Agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise ainsi qu’à la Direction régionale de l’équipement Rhône-Alpes.
Architecte DPLG et urbaniste, il a exercé en libéral et géré l’agence d’architecture et d’urbanisme Civita pendant près de quinze ans avant de devenir en 2009 directeur d’études en charge du département projets urbains à l’Agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise. Il dirige le Conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement de Rhône Métropole. |
Membres du jury de gauche à droite : Frédérique Martinent, Sébastien Sperto, Nathalie Mezureux, Thierry Bergereau, Claire Bertrand, Raphaël Michaud, Bérengère Bouvier.
à l’Hôtel de Ville de Lyon, le 11 mai 2021