Mathilde Grancher

lauréate PJA de la Ville de Lyon

Mathilde Grancher - LAURÉATE PJA DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE, RESSOURCES ET RÉSILIENCE

Mes motivations pour l’architecture

«Qu’est-ce que je fais là ?» Cette question, je me la suis souvent posée quand je suis arrivée à l’école. J’étais loin d’être née avec un don pour le dessin, je n’avais pas d’architecte dans mon entourage et je doutais beaucoup. L’architecture n’a jamais été une vocation, mais une attirance instinctive : j’étais fascinée par les espaces et les ambiances. Pourquoi un lieu me touche ? Pourquoi je m’y sens bien ? Comment créer une structure habitable ? J’avais envie de concevoir, mais aussi de comprendre. J’étais émerveillée par le processus qui transforme une idée sur papier en un espace que d’autres s’approprient et habitent. C’est donc sans certitude, mais avec une grande curiosité que j’ai entrepris ces études d’architecture sans trop savoir où cela me mènerait, mais avec l’intuition d’avancer dans la bonne direction.

Les moments forts des études d’architecture

Ce qui restera de mes études à l’ENSAL ce sont d’abord des rencontres exceptionnelles. Les relations que j’ai nouées avec mes amis ont rendu ces années tellement plus agréables. Avec eux j’ai partagé les longues journées de projet et les soirées pleines de légèreté, les remises en question et les larmes parfois, les élans de bonheur et les éclats de rire. Je retiens aussi l’expérience des échecs, parfois brutaux, qui m’ont appris à recommencer autrement, à affiner mon regard et à défendre mes choix avec plus de justesse. C’est peut-être là que j’ai le plus appris, dans l’inconfort et dans les tâtonnements, dans l’envie de toujours mieux faire.

Mon projet de fin d’études et mon mémoire

Mon projet de fin d’études m’a conduite à penser l’architecture à partir du sol et de la ressource constructive, à composer avec les contraintes d’un territoire fragilisé par l’anthropisation et dominé par une infrastructure polluante. Ce projet m’a confrontée à la réalité des rapports de force sur un territoire, mais aussi à la possibilité d’y inscrire une réponse architecturale sensible et ancrée, dans laquelle la matérialité est capable de retisser un lien tangible entre habitat et milieu naturel. Quant à mon mémoire, s’intéresser à l’univers du pavillonnaire à travers ma commune d’origine a constitué un exercice passionnant, portant un regard nouveau et initié sur l’architecture qui a entouré mon enfance. Le pavillonnaire incarne pour moi le choix de porter attention à l’architecture ordinaire, celle dont on ne parle pas assez, à l’école et ailleurs. Une architecture trop souvent stigmatisée, décriée et laissée pour compte par notre profession, qui est pourtant omniprésente dans nos paysages et qui représente un mode de vie plébiscité par des millions de Français. J’ai compris, avec ces travaux de fin d’études, qu’une architecture sincère et durable se construit dans l’évidence du site et dans la simplicité du geste.

Et après ?

Je poursuis actuellement mon double cursus à l’INSA dans le but d’obtenir le diplôme d’ingénieure en génie civil et urbanisme. Pourquoi pas ensuite, orienter ma pratique vers la ville et l’aménagement du territoire pour contribuer à concevoir une architecture à l’écoute des besoins des habitants, durable et engagée dans la réponse aux enjeux écologiques.

Voir le projet