Mathilde Grancher

Faire face se situe dans un fond de vallée, le long du fleuve Paillon à la Grave de Peille, un hameau dortoir de l’arrière-pays niçois marqué par la cimenterie Vicat. L’usine et les carrières génèrent des tensions d’échelles et de paysages avec le village constitué d’un tissu pavillonnaire ouvrier. L’industrie est marquée par d’imposantes émergences verticales, et de fortes cicatrices topographiques, produisant un paysage anthropisé et stratifié au sein duquel le Paillon peine à exister. Dans un village où la nature est écrasée par l’infrastructure, et menacée par les risques naturels et technologiques du territoire, comment permettre au village la réappropriation du Paillon ? Redessinant la rive par une ligne longue de 200 mètres, Faire face vise à rendre tangible l’interface que constitue le Paillon entre village habité et milieu naturel. Le projet s’inscrit sur les traces de l’ancien lit du Paillon, détourné pour les besoins de la cimenterie dans les années 1950. Il redonne à voir le sol, à la fois comme support et ressource, profitant de l’industrie locale pour mettre en œuvre un béton de site.