Élise AnderhueberLAURÉATE DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE ET TRANSITIONS ÉCO-CONSTRUCTIVES
Mes motivations pour l’architecture J’ai toujours été mue par un irrépressible besoin d’habiter les espaces, de les singulariser pour rompre leur standardisation angoissante. L’architecture s’est imposée comme une évidence, dans la chance que j’y voyais de réaliser un métier donnant la possibilité de poétiser une partie du monde. Dès lors, j’ai choisi de m’orienter vers le double cursus ingénieur.e-architecte, avec la volonté de comprendre de manière holistique ce qui génère les espaces bâtis. Parcourir durant 7 ans le chemin des études fut un voyage long, parfois difficile. Mais quand je vois celle que j’ai été, et celle que je suis aujourd’hui, il est impossible de regretter mes choix : ce fut une lente construction, et parfois une déconstruction, qui m’a menée à me forger des armes et des valeurs, des certitudes et surtout beaucoup de doutes, qui sont aujourd’hui mes meilleurs moteurs d’action. Les moments forts de mes études Un des moments les plus éprouvants de mes études fut la fameuse sélection pour intégrer le double cursus DCIA, avec en préliminaire cette phrase à illustrer qui me hante encore : “le principe fondamental de l’article 1 à l’international relève-t-il de l’inaliénable ou de l’alter-native ?”. J’aurai finalement passé peu de temps au sein des murs de l’ENSAL, entre formation alternée, échange Erasmus d’une année à Bath en Angleterre et crise sanitaire, mais je garde un beau souvenir de ces lieux qui nous ont éveillés progressivement à l’architecture, et surtout de ces enseignants qui ont toujours été à l’écoute de mes questions et ont su me faire grandir sur de nombreux sujets. Mon projet de fin d’études Le point final de cet éveil, avant la propulsion dans le grand monde, fut mon projet de fin d’études, réalisé au sein du domaine d’études de master Architecture, techniques éco-constructives (ATEC 2 Architectures, ambiances et cultures constructives). Dessiner des logements pour personnes âgées, dans un milieu rural reculé, et proposer un projet visant à conserver une architecture existante très pauvre pourrait sembler a priori très loin des idéaux que peut avoir un étudiant en entrant dans une école d’architecture. C’est pourtant par cette voie que je suis sortie des études, car composer avec l’existant dans un contexte ordinaire ne doit pas être synonyme d’effacement derrière les murs déjà bâtis : on doit se servir d’eux comme tremplin pour produire une architecture plus qualitative. Ce projet m’a donc appris à distiller un système de contraintes afin d’en faire un projet respectueux du déjà-là, que ce soit des Hommes et de l’environnement sur lequel ils s’établissent. J’ai voulu composer une ode aux choses simples, au banal, au quotidien, au travers d’une intervention qui saurait oublier l’architecte sans oublier l’architecture. Je ne sais pas si j’ai pu atteindre pleinement cette ambition, mais c’est une quête que je souhaite désormais poursuivre à travers mon parcours professionnel. Mon projet professionnel En effet, je souhaite travailler en tant qu’architecte, dans une agence où je pourrais trouver des projets répondant tant aux enjeux de bien- être des personnes pour lesquelles on construit, dans le respect du site, de son environnement et de ses ressources. Pour répondre à ces objectifs, la rénovation des espaces actuellement bâtis représente un énorme potentiel latent, qu’il me semble pertinent de mobiliser avec toute l’ingéniosité architecturale dont on m’a armée. |