Valentin RancLAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE, HÉRITAGE ET DURABILITÉ
Mes motivations pour l’architecture Face à la question du “pourquoi ?”, je vois cet enfant de 9 ans devant l’émission “Question maison” diffusé sur le poste de télévision. J’observais avec fascination le “magicien” réaliser l’acte de génie, l’extraordinaire. Ses paroles devenaient croquis, puis son croquis devenait réalité vécue. La capacité de créer, d’émouvoir et d’agir sur le quotidien m’apparaissait alors sans limites. De cet instant de naïveté joyeuse, j’en garde l’émotion ressentie. Germe alors dans mon esprit l’idée saugrenue de faire pareil un jour. Les moments forts Finalement arrivé dans l’impressionnante enceinte de l’école, la face émergée de l’iceberg se dévoile. Le bon élève que j’étais se voit alors jeté en pleine mer sans brassards. Là, démarre une épopée : on se perd, on court, on trébuche (dans une rue romaine la nuit), on danse, on hésite à s’arrêter, puis on regarde en arrière. Entre l’euphorie du gala, les longues heures passées dans l’amphithéâtre et les fous rires devant le bar, les souvenirs s’accumulent et les voûtes de béton deviennent soudainement familières. Mon projet de fin d’études Un parcours quelque peu organique se synthétise au travers du PFE. Il est né d’un questionnement identitaire, d’une construction empirique de valeurs, d’un rapport au monde sans cesse transformé. Il traduit une version architecturée de nous-mêmes. Nous qui sommes construits d’expériences devenues reliques, Charleroi prend ainsi place au sein de mon reliquaire. Celle que les flamands m’avaient tant décriée agite en moi un intérêt inédit. Les photographies de Stephan Vanfleteren et mes rencontres feront émerger des questions qui se cristallisent sur la notion “d’après”. Que faire des vestiges d’une société périclitée, de ses paysages ? Ce territoire de friches devient donc le réceptacle de mes réflexions, un laboratoire à idées. Entre des randonnées sur les terrils et des séances d’Urbex improvisées, les émotions resurgissent. Travailler l’imaginaire, déceler la beauté omniprésente, être curieux et écouter son intention deviennent pour moi des compétences essentielles. Mon projet professionnel À la fin de ce chapitre rocambolesque, une certitude demeure. Il reste beaucoup à apprendre. Du temps m’aura été nécessaire pour saisir pleinement la charge politique de notre pratique. Notre imaginaire et nos valeurs sont perméables. En tant que praticien, j’entends continuer à explorer, à essayer, mais surtout à m’engager davantage. La valorisation des territoires industriels et de notre héritage anthropocénique constituent des sujets qui me sont chers. Rien n’est immuable et les perspectives sont loin d’être claires mais j’en ressors épanoui et avec l’appétence de revivre ces joies de la découverte. Ce parcours est ponctué de personnes rencontrées ici et là-bas qui auront fait preuve de bienveillance à mon égard ou m’auront ouvert les yeux. Je les remercie toutes. Je remercie ma famille, ce précieux soutien qui transcende tout. Je remercie aussi celle que je me suis constituée à l’ENSAL, des années partagées et beaucoup d’amour avec un grand R. Autant de personnes avec qui j’espère poursuivre le chemin. |