Valentin Ranc

Charleroi a été élue ville la plus “moche du monde” en 2009. Au cœur du pays noir belge, l’ancienne grande cité industrielle carolorégienne subit le déclin de l’industrie lourd en occident. À l’ouest, entre le canal construit en 1832 et la rivière de la Sambre se dresse aujourd’hui une friche issue de la filière minière et sidérurgique sur plus de 6 hectares. Le paysage façonné par l’industrie pendant un siècle se distingue par ses dimensions et sa diversité : terrils, canal, rivière, tour de refroidissement et pont ferroviaires sont autant d’éléments qui nourrissent un imaginaire de la ville industrielle. Mais à partir des années 70, un processus d’arrêt progressif des activités s’est enclenché. Face à ce phénomène, la question de la préservation de cette identité et d’une mémoire industrielle, de la réconciliation de la métropole et ses habitants avec la friche deviennent essentielles. Il est donc nécessaire à la manière de l’Emscher park en Allemagne de réaliser une stratégie avec un phasage de cette “reconquête” progressive de la friche.