ALINE BERGERONLAURÉATE DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE, MÉTROPOLES, TERRITOIRES HABITÉS
Cinq années plus tard, cette fameuse question résonne encore et toujours dans nos têtes : « Pour quelles raisons avez-vous fait des études d’architecture ? ». Choix cornélien ou pur hasard, le fait est que nos expériences vécues nous marquent et nous orientent. Aujourd’hui, je réalise que mon entourage, ma famille et mes amis, mon chez moi, Bourges, ont joué, à l’époque, un rôle majeur dans la construction d’un imaginaire autour de cet univers qu’est l’architecture. Cette vision abstraite de métier créatif que je m’étais faite m’avait séduite, et par intuition, sans grande certitude, j’ai tenté l’aventure. Accumulation d’évènements divergents, entre joie, peur, rires et larmes, ces cinq années d’études ont représenté une merveilleuse histoire étudiante. Nativement marquée par de formidables rencontres, elle a également été animée par des moments forts, des charrettes aux rendus, en passant par les Lacs du Connemara. Accompagné, épaulé et guidé depuis la première année, on grandit, on se construit, franchissant alors main dans la main, mais non sans peine les différentes épreuves qui se livrent à nous. Entre déception et fierté, on oscille souvent, on doute, on se questionne, mais toujours agité par une sorte d’émerveillement, on continue d’avancer et d’être fasciné par tout ce que l’architecture peut nous apporter. Au lendemain d’un vagabondage d’un an à travers Budapest apparaissent alors les prémices du chemin réflexif m’amenant à la réalisation de ce projet de fin d’études. Imprégnée d’une culture différente, j’entame mon mémoire sur l’urbanisme transitoire dans le cas de la capitale hongroise. Lié au projet, il constitue dès lors un angle d’approche complémentaire et me permet d’approfondir la question du renouvellement urbain et de la porosité des villes. Problématiques qui m’habitent et m’inspirent, c’est après avoir interrogé la situation historique, sociale, politique et économique de cette métropole que s’esquisse alors ma position de jeune architecte. Réinvestir la ville, structurer et pérenniser l’espace urbain tout en valorisant des situations singulières. De l’échelle territoriale à l’échelle architecturale, le projet doit entretenir un récit dialectique avec son environnement. Aboutissement de 5 ans d’études, ce projet rassemble mes aspirations et mes motivations les plus fortes. Gaston Bachelard disait «Ce qui caractérise d’abord un espace, c’est la quantité de temps de vie qu’il a pu contenir». Considérant l’empathie comme élément fondamental de la pratique architecturale, j’ai à cœur de proposer des espaces contextualisés de vie commune, et je pense personnellement que c’est ici que réside le travail de tout architecte. Le Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon représente une réelle opportunité dans la mise en relation des idées étudiantes avec le monde professionnel. Marquant un tournant dans mon parcours, je continue aujourd’hui le chemin de l’expérience, gardant toujours à l’esprit que mes idées papiers ne sont pas qu’illusions. Au terme de ce grand chapitre, je tiens à remercier l’ensemble de l’équipe pédagogique. Mes pensées se tournent naturellement vers ma famille, toujours dévouée et prête à me soutenir. Enfin, je remercie infiniment ma seconde famille, mes amis, mes alliés, mes fidèles partenaires de cette extraordinaire aventure, Maria, Lisa, Romane, Valentine, Clarisse et Lucile, ainsi que les personnes que j’ai pu croiser et celles avec qui je continue d’avancer. |