ELENA MASS

Lauréate du Prix de la Jeune Architecture de la Ville de Lyon catégorie Architecture & nouvelles urbanités

Je me souviens d’une phrase d’un enseignant lors de la journée portes ouvertes de l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon : “De grâce, n’écrivez pas dans votre lettre de motivation que dès tout petit vous aimiez faire des châteaux de sable !”. Euh, si… Moi je passais tout le temps de mes promenades précisément dans un bac à sable à Riga, dès que j’ai commencé à tenir debout ! Maintenant je pourrais peut-être l’écrire ? Je suis arrivée en France en 1999 avec ma famille. Une fois mon bac obtenu, je suis entrée à l'ENSAL, et j’ai ajouté à mon amour enfantin de “construire” plein d’autres expériences : des nuits de charrettes, des ratés et des déceptions parfois, des réussites, et surtout, la joie de “faire du projet”. Cette joie d’exercer mon métier, dans lequel il me reste encore tout à apprendre, me semble déjà être un très bon résultat de ces années d’études. Ce prix, pour lequel je remercie le jury, ajoute encore à ma joie, en récompensant mon travail de fin d'études qui portait sur un sujet assez paradoxal et complexe : le voisinage de la nature spontanée et de la ville. C’est ma première visite de la partie Sud de la Confluence qui m’a donné une vision étrange de ce lieu, les petits morceaux de nature, très beaux, se développant malgré et contre la présence de la ville ; une ville ici déstructurée. “L'utopie est une construction mentale à partir de laquelle se définit le projet et sur laquelle il s'appuie” a écrit Gilles Clément. Dans mon projet, j’ai tenté de transformer l’idée utopique en une réalité dans toute sa complexité (sociale, économique, humaine, naturelle, urbaine, architecturale…). Il est clair que, dans les conditions réelles, un partenariat entre de nombreux acteurs est nécessaire pour répondre à tous les aspects de cette complexité qui fait se transformer l’utopie en une vraie ville.

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