Luna d’Emilio est architecte. Maîtresse de conférences, elle enseigne dans le champ disciplinaire villes et territoires. Elle est chercheure au sein de l’équipe de recherche EVS-LAURe UMR CNRS 5600.
Ludovic Ghirardi est architecte, docteur en architecture. Maître de conférences, il enseigne dans le champ disciplinaire théories et pratiques de la conception architecturale, urbaine et paysagère. Il est chercheur au sein de l’équipe de recherche d’EVS-LAURe UMR CNRS 5600.
Le domaine d’études de master GeoArchitecture by Design – DEM GeoARCH propose de travailler sur une épistémologie du projet d’architecture dans sa dimension matérielle, caractérisé par une géographie fluviale. Ouvert à tous les étudiants architectes de formation initiale, il propose sous conditions l’obtention de deux diplômes : Architecte Diplômé d’État et un diplôme mention de master Ville et Environnements Urbains. Le master VEU permet aux étudiants une excellente insertion professionnelle ou académique vers le doctorat. Il offre une formation pluridisciplinaire des sciences du territoire (géographie, anthropologie, ingénierie, etc.) ainsi qu’un voyage d’études à l’international chaque année (Canada, Berlin, etc.)
Le projet d’architecture, révélateur d’une géographie
Si la fonction première de l’architecture reste la conception de formes tangibles de dimensions proches de l’édifice, la prise en compte de la géographie d’un territoire ne peut être éludée, car le projet est intrinsèquement transcalaire.
Cet entrelacement d’échelles prend aujourd’hui un nouveau sens, face aux enjeux liés à l’anthropocène. Par l’instauration d’une relation dialectique entre architecture et géographie, GeoARCH veut ainsi affirmer clairement le cœur de la discipline à travers l’exercice complexe du projet d’architecture. Les projets sont nourris de cours sur le regional planning américain, le désurbanisme russe, l’architecture organique –mouvements à réinterroger face à la crise environnementale actuelle. Certaines approches spécifiques de l’atelier de projet telles que Research by design, Learning by doing, Visual thinking, y seront développées, parfois sous la forme de workshop. Le DEM GeoARCH propose aux étudiants en architecture de relever le défi de la démonstration que le projet d’architecture – jusque dans sa composante matérielle de la pensée constructive – est en capacité de définir les formes urbainesdes établissements humains du 21e siècle.
GeoARCH propose de diversifier les formes pédagogiques complémentaires de l’ « atelier fractionné » : voyage initiatique, résidence recherche, hackathon projectuel, arpentage sensible, workshop Acklab (maquettes, cartes-relief, prototypes), critiques silencieuses. Par une attitude réflexive, l’étudiant démontre son esprit critique qui le conduit à son autonomie projectuelle.
Le studio Vallée s’intéresse à la vallée du Rhône élargie, soit la section de 300 km entre Lyon et Marseille et son proche bassin versant. Corridor reliant les Alpes à la mer Méditerranée, la vallée est un objet géographique remarquable où les rapports entre le fleuve et différents gradients d’urbanité sont omniprésents sur l’ensemble de la vallée. Comment le projet d’architecture peut-il se réapproprier le fleuve (et vice-versa) ? Cette hypothèse projectuelle permet de mener en parallèle une réflexion sur la place du vivant au sein du projet d’architecture ainsi que sur des études comparatives européennes de larges territoires fluviaux.
En master 2, les étudiants explorent d’abord en petits groupes deux îles de la vallée du Rhône : l’île Platière dénommée la “petite Amazonie” et l’île Pierrelatte dont la dimension est proche de l’île de Manhattan. L’hypothèse projectuelle des îles fluviales du Rhône est celle d’une nouvelle (des) urbanité. D’une analyse critique à la préfiguration d’une implantation de projet au 1/500e, le semestre 9 prend appui sur les notions d’inventivité cartographique et sur la production de maquettes augmentées. Le semestre 10 poursuit ce travail de manière individuelle, le choix de développer soit le logement, soit l’équipement à l’échelle de la pensée constructive du 1/20e, en prenant appui sur les débats actuels pour engager une forme d’inventivité spatiale, programmatique et matérielle que l’on pourrait définir prospective.
Le mémoire vient étayer la démarche projectuelle par la construction d’hypothèses portant sur quatre entrées thématiques : site, œuvre architecturale, théorie, matière. Ce travail de recherche peut également constituer un premier jalon d’un parcours de recherche doctoral en contexte européen.
Romain Chazalon, Luna d’Emilio, Ludovic Ghirardi, Christophe Gonnet, Stéphane Lièvre, Gilles Malzac, Rovy Pessoa, Bertrand Rétif, Pierre-Yves Rustant
Enrico Chapel, Romain Chazalon, Luna d’Emilio, Valéry Didelon, Sonia Doucerain, Théo Fort-Jacques, Ludovic Ghirardi, Christophe Gonnet, Stéphane Lièvre, Gilles Malzac, Antoine-Frédéric Nunes, Élodie Mas, Rovy Pessoa, Élisabeth Polzella, Bertrand Rétif, David Robin, Pierre-Yves Rustant, Alexis Stremsdoerfer, William Vassal