Émile Séguès

Au cœur de la ville de Berlin, à la croisée du tumulte touristique et des promenades forestières paisibles, un géant sommeille. Disparu depuis soixante-dix ans, il est tombé dans l'oubli. Au sortir d'une bouche de S-Bahn, on n'aperçoit qu'un modeste portique de briques et de pierres. Il s'agissait là de l'entrée d'une gare, d'une ville et de tout un empire. Aujourd'hui, il est isolé au sein d'un quartier qui, pourtant, s'est construit autour du colosse qu'était le bâtiment originel. Associé à des mémoires douloureuses, le site s'est fragmenté en une multitude de programmes. La force du lieu repose pourtant dans ce qui n'est plus, ce fantôme, raconte l'histoire d'une ville et propose un voyage à travers l'art, l'espace et le temps. En faisant dialoguer les traces du passé avec les besoins d'un quartier dynamique et multiculturel, le projet d'École des arts vivants entend donner à Kreuzberg une nouvelle centralité qui propose un voyage et crée du commun : L'Anhalter Platz.