Benoit Margarit

Conséquence d’une stratégie militaire aujourd’hui obsolète, le camp retranché de Rome, système fortifié formé par ce patrimoine périurbain se désagrège depuis son déclassement en 1919. Conçu comme un système de forts interdépendants veillant sur l’Agro romano, il n’a pas su s’adapter aux mutations récentes de son territoire et à l’étalement urbain de la capitale italienne, le transformant en une suite de dents creuses hétérogènes. Le mémoire explore les relations qu’entretiennent aujourd’hui ces ouvrages militaires avec le territoire périurbain et son maillage. Il s’attache à décrire l’influence des politiques sur la valorisation, l’accessibilité et les usages de ce patrimoine, dans le but d’apporter une dimension prospective. Analysé au travers d’un corpus d’études de cas, le travail met en exergue le potentiel de ces géants endormis. Que ce soit de par leur remarquable hétérogénéité ou leur implantation privilégiée, ils sont un moyen pour recomposer des espaces délaissés par les politiques urbaines contemporaines et redéfinir le rapport entre centre et périphéries.