Lucas Deveze

Emblèmes d’un territoire, les villages ruraux sont les berceaux de coutumes, de traditions et d’une culture propres. Mais à partir des années 1950 ces espaces sont abandonnés par leur population, devenant des villages fantômes. Récemment, des programmes de réhabilitation visent à donner un sens nouveau à ces sites, en les transformant en théâtres inattendus d’initiatives sociales, environnementales et artistiques, en les considérant comme des acteurs importants du territoire. Avec l’émergence de nouvelles formes de loisirs et de tourisme, couplées à une aspiration à la déconnexion d’une vie ultra-connectée, les villages fantômes se révèlent être une échappatoire. Un tel attrait questionne alors le rapport entretenu avec la ruine. Ces sites se retrouvent au cœur de projets de revitalisation entraînant des transformations altérant l’esprit même du lieu. L’intervention architecturale devient alors paradoxale, puisqu’elle permet de sortir ces territoires de l’oubli, mais elle peut aussi rompre le lien avec l’héritage culturel et historique des sites.