Mon parcours
La pluridisciplinarité des enseignements dispensés en école d’architecture m’amène à m’orienter à l’ENSAL après une première année en Information & Communication. Mon engagement dans la vie associative de l’école, des expériences qui représentent aujourd’hui un apprentissage complémentaire aux enseignements suivis, ainsi que l’équilibre entre études et vie professionnelle, me permettant de prendre du recul sur mes études et de construire petit à petit mon projet professionnel, marquent mon parcours à l’ENSAL. Je ne sais alors pas encore vraiment ce que je ferai de ce diplôme ; je sens que plus qu’un métier, nous apprenons une façon de travailler avec laquelle je pourrai ouvrir les portes nécessaires à la construction de mon parcours. C’est d’ailleurs mon année de césure entre ma licence et mon master, partagée entre un mi-temps au sein des éditions Libel et un service civique pour l’ONG Prison Insider, qui me permet de prendre conscience de cela.
Mon projet de fin d’études
L’exercice du projet de fin d’études apparaît comme un prétexte pour développer une démarche qui se positionne à la croisée des sujets qui m’animent alors : l’envie d’amener des personnes d’horizons différents à débattre ensemble sur des sujets de société par le biais de l’architecture ; l’importance de produire des connaissances compréhensibles pas tous ; le besoin d’avoir un impact sur le monde qui m’entoure. Ce projet de fin d’études est l’occasion de prendre le temps de créer et d’expérimenter un processus qui répondrait à l’ensemble de ces objectifs, sans obligation de résultat. Au mieux cette expérimentation débouchera sur des opportunités professionnelles, au pire, j’aurai pris plaisir à essayer. C’est ainsi que nait “l’archifiction”, un processus de recherche-action. En s’appuyant sur le pouvoir de l’imaginaire architectural, l’archifiction permet de développer des alternatives spatiales qui inspirent le changement et proposent des réponses à des problématiques sociétales identifiées. Les médiums de transmission de ce processus de recherche-action ont pour vocation d’être compréhensibles par tous de manière à permettre à des acteurs, plus ou moins éloignés du débat, d’y prendre part et ainsi initier la co-construction d’alternatives spatiales et prospectives en réponse à des enjeux sociaux et sociétaux. De cette manière, cette approche sensibilise l’ensemble des acteurs de notre société à l’impact de l’architecture sur leur cadre de vie. L’objet de mon projet de fin d’études était d’élaborer ce processus de recherche-action et de le mettre à l’épreuve sur un sujet donné : la place de la prison dans nos sociétés et villes d’aujourd’hui, à travers la conception d’un immeuble de détention à Villeurbanne. La thématique d’application de ce processus d’archifiction est alors directement issue de mon travail en mémoire de recherche, intitulé « La prison, entrée pour mieux en ressortir? Vers une architecture au service de la réinsertion ». En liant mémoire de recherche et projet, j’expérimente la complémentarité entre “recherche” et “faire”, une complémentarité qui guide aujourd’hui mon projet professionnel.
Mon projet professionnel
La pluridisciplinarité qui m’avait alors amenée à pousser les portes de l’ENSAL caractérise l’architecte que je deviens. Ces expériences multiples et simultanées me permettent aujourd’hui de construire mon projet professionnel à la croisée du faire, de la recherche et de la transmission. Le temps partiel que j’effectue pour une agence d’architecture lyonnaise me permet de poursuivre mon apprentissage du métier d’architecte. La réalisation de missions de recherche-action en indépendante me donne l’opportunité de développer le processus d’archifiction initié lors de mon projet de fin d’études. Le développement, à temps partiel, de l’association Bidouilles & Magouilles, cofondée en Master 1, contribue à éveiller la curiosité des jeunes sur le monde qui les entourent par le biais de la créativité et de l’architecture. L’architecte que je deviens est également marquée par des rencontres, amis et professeurs. Je les remercie pour leur bienveillance constructive et leur curiosité, avec une attention particulière pour Gilles Desèvedavy, Hervé Lequay, Nicolas Capillon et Véronique Péguy.