Nos motivations pour l’architecture
Faire avec, prendre soin de ce qui est déjà là, de ce qui a survécu au temps. C’est notre sensibilité commune pour le patrimoine et le bâti ancien qui nous a d’abord reliées. C’est en effet en étudiant l’église des Frères Prêcheurs d’Arles pour le projet du semestre 7 que nous avons véritablement fait connaissance. Puis au cours des mois silencieux qu’ont été les années COVID19, trouver une compagne de galère s’est révélé une grande chance, et une occasion de grandir en apprenant à faire ensemble. Ce marathon du projet de fin d’études a été une véritable expérience de maïeutique, parfois éprouvante, souvent formatrice. Nous avons eu la chance de pouvoir pousser une démarche de projet expérimentale jusqu’à la soutenance, marquée par l’émotion et l’émulation — assurément le moment le plus mémorable de notre scolarité à l’ENSAL.
La pratique du projet architectural est pour nous un terrain de lutte sociétale, un lieu pour défendre nos convictions profondes de citoyennes. Nous voyons l’acte de construire comme une démarche nécessairement engagée et sommes persuadées que l’avenir de nos sociétés est indissociable d’une architecture frugale née de l’intelligence collective. Chaque projet nous semble être une occasion de communiquer la portée philosophique et poétique de l’acte de construire.
Notre projet de fin d’études
Ce projet de fin d’études a été avant tout, l’occasion de construire une posture engagée, dénominateur commun de tous les projets du domaine d’études de master ALT. À travers ce dernier projet, c’est notre pratique future en tant qu’architectes, mais pas que, que nous avons préparée. Le récit que nous développons à travers ce projet est avant tout une poétique. C’est la proposition d’un autre rapport au monde, au réel : plus doux, moins obsédé par la performance et la recherche de solution miracle. Nous avons cherché à construire un rapport nuancé aux outils et à la technique, sans tomber ni dans l’illusion techniciste, ni dans le romantisme rétrograde. C’est un projet de vivre ensemble qui questionne notre capacité en tant que société, et en tant que génération, à agir collectivement pour préparer l’avenir. Comment proposer le changement radical de paradigme dont nous avons besoin sans tomber dans une dictature écologique polarisante ou dans la dictature du soin ? En convoquant le doute, la remise en question permanente. C’est en travaillant à deux, en confrontant à chaque étape nos idées à la validation de l’autre, que nous avons pu conserver de la nuance.
Nous aimerions remercier un certain nombre de personnes sans lesquelles nous n’aurions pu aller au bout de ce projet : le parrainage de Gilles Desèvedavy, directeur du DEM ALT, l’encadrement d’Hervé Lequay, notre tuteur à l’ENSAL et d’Ali Limam, enseignant-chercheur à l’INSA; les recherches menées conjointement avec Léna Loiseau, Emma André et Antoine Rousset, ingénieurs INSA; les échanges avec Emmanuel Mille, doctorant CRAterre sur le pisé urbain), Victor Villain, politologue et docteur en sciences sociales et Nicolas Meunier, artisan piseur. Grâce à vous, nous avons eu la chance de pouvoir raconter notre projet dans un article publié par la revue lyonnaise S!lence en mars 2022, encore une autre expérience formatrice pour nous.
Nos projets professionnels
Après son diplôme d’architecte, Alexandra poursuit son cursus dans la lignée de ses collaborations multiples avec le laboratoire MAP-ARIA par un doctorat à la Fondation des Sciences du Patrimoine. Quant à Clara, avec son double cursus ingénieur-architecte en poche, elle a choisi de parfaire sa formation d’architecte en rejoignant une équipe d’architectes et d’ingénieurs au sein de l’agence lyonnaise Metropolis.