Chantal Dugave est artiste et architecte. Maîtresse de conférences, elle enseigne au sein du champ disciplinaire Arts et techniques de représentation. Elle est doctorante au GERPHAU – EA 7486.
Boris Roueff est architecte. Maître de conférences, il enseigne au sein du champ disciplinaire Théories et pratiques de la conception architecturale et urbaine. Il est chercheur au sein de l’unité de recherche EVS-LAURe UMR CNRS 5600.
Le domaine d’études de master Architecture et Transitions Éco-Constructives - DEM ATEC questionne les transitions en cours dans le monde actuel avec l’hypothèse que le décryptage des enjeux constructifs est une clé pour la conception architecturale et urbaine. Il forme des futurs professionnels capables d’accompagner le changement engendré par le dérèglement climatique, la crise de l’énergie, l’atteinte à la biodiversité, les inégalités, etc. L’étudiant développe une attitude professionnelle et éthique au travers d’enseignements théoriques et de pratiques pluridisciplinaires alliant recherche et conception croisée. La question architecturale est confrontée aux besoins d’un environnement bâti durable, intelligent, résilient et adaptable. Au-delà de ces questions techniques, la fabrique de la ville écoresponsable ou résiliente est étroitement liée au développement industriel, démographique et à un jeu d’acteurs complexe. La prise en compte de ces dimensions par l’architecte est nécessaire pour la définition de son champ d’action. L’habilité à itérer, à poser des hypothèses, à les vérifier et les objectiver par le dialogue permet de concevoir des architectures qui prennent sens. Le DEM ATEC explore les pratiques architecturales actuelles dont seule une étude approfondie permet d’envisager les pratiques à venir. Les enseignements créent des ponts entre la pensée architecturale et sa matérialisation, conduisent les étudiants à développer une autonomie projectuelle, à s’initier aux questions éthiques et à développer la capacité d’instruire une question architecturale au travers du projet. L’enjeu pédagogique du DEM ATEC est que les étudiants fondent leur conception en s’emparant de questions théoriques. Ils sont invités à améliorer et à réfléchir les intentions initiales de la conception au travers de l’expérimentation et de la fabrication. La forme pédagogique prévoit la réunion de réflexions par la réalisation de projets collectifs. À ce travail de conception, les enseignements théoriques viennent en appui et permettent d’approfondir les thèmes qui s’en dégagent, apportent l’information nécessaire pour appréhender l’incertitude. En parallèle, les méthodes de la recherche sont convoquées pour clarifier et faciliter le processus de conception
L’hypothèse structurante du studio, le risque obligerait à innover, permet de resituer la capacité de l’architecte à concevoir en intelligence avec un milieu. Le studio travaille dans des territoires perçus comme inhospitaliers, milieux complexes où l’architecte n’a a priori pas de rôle essentiel. Deux territoires nous intéressent cette année. L’un soumis à des risques naturels et industriels majeurs : les pourtours de l’étang de Berre à l’Ouest de Marseille, mêlants complexes industriels, périphérie de métropole, littoraux et milieux naturels. L’autre victime d’une catastrophe industrielle majeure : la petite ville de Lac-Megantic au Québec qui s’attèle à reconstruire son centre-ville détruit par l’explosion d’un train de pétrole en 2013. Tous deux sont porteurs d’enjeux et de contradictions qui nous informent sur notre monde contemporain.
Chaque étudiant s’est constitué une connaissance singulière et partagée de ce milieu par la pratique d’outils empruntés à différentes disciplines. L’approche progressive et structurée dans le temps a fait émerger des situations particulières : le projet d’architecture s’en empare et s’en nourrit. Chacun des projets tente de recomposer une hospitalité en étant à la fois prospectif et réaliste pour s’inscrire dans les dialogues locaux. Ils souhaitent montrer qu’une architecture faisant sens avec son milieu peut agir sur celui-ci pour reconfigurer certains paradigmes présents.
Chantal Dugave – Mathias Gervais de Lafond – Ludovic Ghirardi – Sidonie Joly – Stéphane Lièvre – Élodie Mas – Boris Roueff
Guillaume Baron – Lise Bourdeau-Lepage – Stéphan Degeorges – Sylvie Duplan – Gabriela Estrada – Franck Hulliard – Yona Jebrak – Fabienne Joly – Théa Manola – François Nowakowski – Cécile Regnault – Lisa Rolland – Jean-Baptiste Vachon – Alain Vargas – Julien Woessner
AA&CC PostCarbone est un atelier de la Chaire partenariale d’architecture du ministère de la Culture “Habitat du futur : construire l’habitat économique et éco-responsable de demain”. Les architectes apprennent la pratique interdisciplinaire du métier à partir d’expérimentations constructives, sociales et sensibles. Les propositions sont adaptées au contexte socio-économique local, rural ou urbain. Elles concernent l’organisation de la chaîne économique de conception et de production de l’habitat en pensant l’alimentation, l’eau, le transport, la santé, le confort de vie et la perception esthétique de l’architecture ordinaire. L’encadrement pédagogique porte sur les conditions pour construire, les évolutions des modes d’habiter et les ambiances de la ville post-carbone qui s’y attachent. Les réflexions ne sont donc pas seulement techniques ou financières, elles embrassent largement une dimension sociale et culturelle. AA&CC postCarbone est adossé aux travaux de l’UMR AAU (CRESSON), du CRATERRE, des GAIA, de l’INES, de l’École Centrale de Lyon (trois mois de travail collaboratif) et du LAURE pour l’approche patrimoniale.
Olivier Balaÿ – Pierre Brégeon – Amilcar Dos Santos – Vincent Dubreuil – Karine Lapray – Samuel Tochon Danguy
Stéphan Desgeorges – Nicolas Dubus – Cédric Geeraert – Lise Piquerey – Paul Vincent