Le milieu naturel de la lagune de Venise est un écosystème unique, issu de la rencontre entre les afflux du Pô et ceux de l’Adriatique. Mais il est mis sous pression par l’activité humaine. Au 20e siècle, la construction d’industries portuaires à Marghera et l’explosion du tourisme de masse à Venise mettent en péril la pérennité de la ville et la réserve écologique de la lagune. Aujourd’hui, les mécanismes naturels de régulation ne suffisent plus à la préserver. Soumis à une forte inflation foncière, Venise perd sa population locale et se transforme peu à peu en ville-musée. La ville de Mestre est alors mise à distance de ce littoral “confisqué” et ne bénéficie que très peu de la proximité avec le milieu lagunaire. Véritable porte d’entrée lagunaire, à la fois par sa situation particulière et ses caractéristiques naturelles, le projet urbain se situe entre le centre-ville de Mestre et Porto Marghera. La reconsidération des mobilités entre Mestre et Venise ainsi que la renaturation du front lagunaire permettent de développer une continuité paysagère et un nouvel accès à la lagune.