Mes motivations pour l’architecture
Je n’ai pas eu la vocation de l’architecture depuis toute petite, mais c’est un domaine qui m’a intéressée dès le lycée parce qu’il faisait appel à des qualités de création et qu’il avait un impact sur notre quotidien puisque les architectes conçoivent nos lieux de vie. J’ai d’abord emprunté une voie plus généraliste, poussée par mes profs de sciences : la prépa scientifique pour entrer dans une école d’ingénieur, tout en gardant l’architecture dans un coin de ma tête. C’est ce qui m’a donné envie d’aller à Centrale Lyon pour faire le double cursus ingénieur-architecte. Plongée dès l’été après la prépa dans le monde de l’école d’architecture, avec des épreuves de présélection toutes plus déroutantes les unes que les autres, j’ai progressivement tracé mon chemin et j’ai appris à porter la double casquette d’ingénieure et d’architecte.
Après des débuts en projet pas forcément toujours faciles, j’ai pris de plus en plus goût à l’architecture, surtout à partir de la 3e année de double cursus, où j’étais investie et stimulée par des cours et des profs intéressants. C’était la première fois que l’on passait autant de temps sur un même projet, de l’étude urbaine à la conception du bâtiment. Ensuite, à partir du moment où j’ai intégré l’ENSAL “à temps plein”, je me suis enfin sentie appartenir à l’école d’architecture. J’ai rencontré les étudiants architectes, j’ai découvert l’Acklab, les charrettes, les workshops et les visites guidées dans la ville… et surtout le travail en mode projet, en autonomie quasi complète, mais en étant baignée dans l’ambiance de partage des ateliers.
Toutes les rencontres que j’ai pu faire tout au long de mon parcours ont façonné la dimension humaine qui caractérise mon travail de recherche, mon projet de fin d’études et mon métier de programmiste aujourd’hui.
Mon travail de recherche
Au début du travail de mémoire, j’ai choisi de m’intéresser à un sujet actuel qui nous touche tous, la migration. J’ai alors été accompagnée par une sociologue passionnée qui m’a amenée à faire des rencontres sur le terrain. Rencontrer des hébergeurs accueillant des migrants chez eux m’a convaincue de la dimension humaine et sociale de l’architecture, et que l’hospitalité pouvait intervenir dans notre façon de concevoir nos lieux de vie. Plus tard, durant mon stage recherche au LAURe en partenariat avec LALCA, j’ai pu rencontrer des chercheurs- artistes et découvrir leurs méthodes de recherche-action faisant appel au son, dans le cadre d’un projet aux bains-douches de Gerland, lieu d’hospitalité méconnu. Je me suis alors intéressée aux outils sensibles (sons, dessin, matières…) qui apportent aux entretiens avec les usagers d’un lieu une dimension encore plus humaine et sensible. Finalement mes recherches sur l’hospitalité et les bains-douches ont nourri mon projet de fin d’études. Je me suis intéressée à un quartier ouvrier de grands ensembles à Cluses, faisant face à des enjeux d’enclavement et de difficultés économiques et sociales. J’ai pu aller au-delà en répondant à des problématiques plus larges liées à l’hospitalité urbaine en proposant un programme mixte, intégrant diverses fonctions de soin aux personnes précaires, mais aussi des lieux valorisants de rencontre et d’échange avec les habitants. Aujourd’hui je suis heureuse de retrouver cette dimension humaine dans mon métier de programmiste par l’écoute et la compréhension des besoins des usagers.