Soizic Salomon

Le territoire sub-désertique de l’île canarienne de Lanzarote porte aujourd’hui de multiples enjeux liés à la résolution d’un cycle de dépendances fondé sur la pénurie hydraulique. En se focalisant sur l’enjeu de l’eau, Définir pour ouvrir s’attache à étudier le rapport au territoire, entre tourisme et paysage. Les villages côtiers de Punta Mujeres et Arrieta sont caractéristiques du développement lanzarotéen. Entre route principale et océan, ceux-ci phagocytent progressivement le littoral sans concertation. Le projet interroge la notion de limite urbaine et la reconnexion d’un espace urbain largement privatif à son environnement naturel et socio-culturel, selon des pratiques territorialement ancrées. Par l’articulation de programmes architecturaux et urbains inscrits dans la continuité d’une promenade inter-urbaine, trois types d’exploitation locale de la ressource hydraulique sont valorisées : un bar de dégustation lié à des cultures réhabilitées, mettant en exergue l’intelligence d’une pratique agricole séculaire en perdition ; un espace public en belvédère offrant à la vue grand paysage et espaces de loisirs, et enfin une usine de production houlométrique et d’eau potable, valorisant les innovations techniques et l’envie d’autosuffisance locale.