Bruxelles porte encore aujourd’hui les stigmates d’une forte dualité entre la ville ouvrière industrielle et la ville bourgeoise planifiée. Les quartiers centraux n’ayant que peu fait l’objet de renouvellement urbain avant les années 2010, ils concentrent toujours les plus grandes précarités. Heyvaert, quartier nord de la commune d’Anderlecht, est un territoire qui a connu plusieurs mutations économiques successives. Il accueille une activité à la fois source de richesse précieuse pour une partie de ses habitants, et de nombreuses nuisances, résistant à la vague gentrificatrice initiée par les premiers projets de rénovation urbaine. Le “quartier des voitures” est connu pour son commerce d’exportation de véhicules d’occasion vers l’Afrique de l’Ouest. Installées depuis les années 90 à Heyvaert, les activités de réparation, vente et import-export régulent la vie du quartier, constituant une véritable petite économie parallèle, permettant de faciliter l’insertion des arrivants immigrés. Aujourd’hui menacé par la politique des plans de rénovation urbaine, qui souhaite voir déménager l’activité, c’est tout un écosystème de quartier qui est remis en question. Comment recréer un lien réciproque entre population et espace à Heyvaert, entre la ville et ce quartier ?