Située à la pointe nord de l’étang de Berre, Berre-l’Etang est contrainte entre terres agricoles, derniers salins exploités sur le pourtour de l’étang et industries générant des lieux interdits. Ce milieu naturel anthropisé, témoin des mutations territoriales, menace de disparaître en raison de la perte de salinité de l’étang. Pourtant, cette mosaïque de milieux aquatiques accueille une riche biodiversité en frontière de la ville. Les salins semblent être l’ouverture paysagère de la ville, mais celle-ci lui tourne le dos, orientée par une promenade sur l’étang, fantasme d’une ville touristique, opposant une rive balnéaire contre une limite industrielle. Artisanat rivé sur les salins s’établit entre la ville et les salins. Il tisse des liens entre petite et grande échelle. L’échelle de la ville et du grand paysage, par des porosités induisant un retournement de la promenade sur l’étang aux berges des salins. L’échelle de l’industrie à celle de la main, par un laboratoire de recherche en biocarburants, questionnant l’évolution du métier du saunier, intégré à une maison compagnonnique. La maison des salins séquence la promenade sur la rive entre ville et salins, qualifie une frontière entre habitat et milieu exploité, invite les habitants à renouer avec l’échelle de l’artisanat dans ce paysage industriel, en parallèle d’une halle de travail autour de la ruine d’un ancien broyeur à sel. Orientée vers les salins, elle compose avec les éléments climatiques de ce grand paysage.

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