Livia Delaporte

Givors, 2018. Une fois par mois, l’église Saint-Nicolas ouvre ses portes, pour proposer en son sein un concert d’orgue, une visite guidée. Quelques habitués s’y rendent, mais ne suffisent à combler les bancs. Bien que la municipalité engage des travaux de restauration, le bâtiment reste méconnu et sous-investi. Peut-on s’affranchir d’une simple logique de conservation du patrimoine? Ne gagnerait-on pas à le valoriser autrement qu’en le plaçant sous scellée ? Est-ce finalement respecter un lieu que de le réduire à un vulgaire objet de musée ? Honorer la mémoire d’un monument religieux, c’est davantage lui redonner la visibilité dont il bénéficiait autrefois. Valoriser l’héritage architectural en se le réappropriant, en lui conférant de nouveaux usages, en y portant la vie. En 1903, Aloïs Riegl écrivait : “La vie physique est la condition préalable à toute vie psychique et lui est en cela supérieure, puisqu’elle peut s’épanouir sans son aide tandis que l’inverse est impossible.” Demain Saint-Nicolas vise donc à explorer, en impliquant les habitants dans une réflexion collective, la diversité des nouveaux usages. Cette démarche participative permet de dégager des possibilités, qui se traduisent par l’élaboration de plusieurs scenarii, pour un projet pluriel, qui répond à la complexité de l’intérêt général.

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