Anaïs Jeantils

Les sanatoriums de Saint-Hilaire-du-Touvet sont trois bâtiments monumentaux qui se sont greffés au plateau rural des Petites-Roches en Chartreuse dans les années 1930. Ces établissements médicaux ont été porteurs du développement socio-économique du plateau durant le 20e siècle, avant que leur départ dans les années 2010 ne laisse trois “vaisseaux fantômes” abandonnés à la forêt. Comment ce patrimoine architectural, paysager et humain aurait pu devenir le support d’un nouveau dynamisme pour le plateau ? L’architecture linéaire des sanatoriums traduit l’hygiénisme climatique de la cure contre la tuberculose, où lumière et air sont les mots d’ordre. Le nouveau programme pour le sanatorium des Petites-Roches tire parti d’autres ressources naturelles du site et de ce cadre isolé au coeur d’un paysage exceptionnel : il s’agit d’un centre de naturopathie lié à l’eau et aux plantes médicinales, qui allie production de plantes, recherche, formation, et soins. La forte présence paysagère de ce bâtiment en a fait un emblème du plateau. Comment conserver sa silhouette linéaire et son identité paysagère tout en questionnant le rôle du pignon central ajouté a posteriori ? Comment rompre la monotonie des circulations et décloisonner des espaces pensés pour un usage individualisé ? Comment créer des continuités ?