Yoan Mayer

Le territoire de Port-de-Bouc s’est constitué au gré de ses activités économiques. Le sol porte en lui les cicatrices d’une histoire collective, révélateur d’un paradoxe, il est à la fois témoin et oubli du passé. L’omniprésence d’un horizon risqué et l’absence désolante révélées par les friches industrielles interroge la sécurité émotionnelle attendue pour un lieu de vie. Quel ancrage pour un site en “mouvance” ? Comment faire émerger une continuité saisissable et sensible du territoire ? Le concept d’ancrage à partir du site de l’ancien chantier naval, permettra de substituer l’absence de repère fédérateur d’une identité qui se désagrège, en exhumant ponctuellement la mémoire du lieu. Le programme prendra la forme d’un lieu de recueillement et d’abstraction du paysage, pour permettre de s’extraire, de retourner vers l’élémentaire, le sol et l’eau témoignant d’une poétique de la présence et de l’absence. Un projet de complexe funéraire révélera une relation temporelle et sociologique au territoire en questionnant à la fois des notions individuelles et collectives.