Jean-Baptiste Cotte

L’ancienne maternité départementale de Montpellier, aujourd’hui à l’abandon, est un bâtiment à l’architecture remarquable mais à la destinée incertaine. Comment rendre hommage à l’architecture, à la symbolique de ces espaces ? L’intervention se veut discrète et totalement autonome. À la façon d’un Bernard l’Hermite venant habiter la coquille d’un autre animal, le projet investit les murs à travers une seconde peau qui redéfinit alors l’usage du bâtiment. Si ce sont aujourd’hui les graffitis et le délabrement qui habitent les murs de cette maternité, qui en sera le futur habitant ? Là où l’on mettait au monde des enfants, il est désormais possible de réaliser et d’exposer des oeuvres d’art. Là où étaient isolées les patientes, on peut maintenant flâner, profiter de la fraîcheur des platanes au coeur de cette ville méditerranéenne et chaleureuse. La salle des naissances, quant à elle, est scellée par cette intervention. Le centre névralgique de l’ancien bâtiment, désormais rendu inaccessible, demeure sacré.