Annouk Soula

LAURÉATE DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE ET NOUVELLES URBANITÉS

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La route qui m’a menée à l’architecture est à la fois hasardeuse et j’aime à croire instinctive. C’est l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon qui a marqué ma première vraie émotion architecturale face à l’architecture de Gilles Perraudin et de Françoise-Hélène Jourda. Tout au long de mes cinq années d’études, j’ai découvert un univers riche et complexe. Les études d’architecture sont éprouvantes : aussi bien physiquement qu’en investissement personnel. Elles demandent à sortir de soi, à se remettre en question jusqu’à ce que cette démarche devienne un automatisme que j’applique à toutes les choses qui m’entourent. Elles m’ont appris à reformuler, à porter un autre regard, à questionner le déjà là et a contrario, à toujours se fier à une sensibilité, un instinct primaire vis-à-vis du lieu. Ma vision se rapproche des écrits de Christian Norberg-Schulz pour qui l’architecture “serait comme l’instrument capable de donner à l’homme une “prise existentielle“. […] Faire de l’architecture signifie visualiser le genius loci : le travail de l’architecte réside dans la création de lieux signifiants qui aide l’homme à habiter.”

J’ai acquis une maturité grâce à ce parcours que je n’aurais pu avoir dans un cursus universitaire. Ces cinq années m’ont amenée à porter un regard particulièrement attentif sur les transformations qui touchent les territoires “hors la ville”, grands oubliés des métropoles : périphéries éloignées, territoires anciennement ruraux etc. C’est tout naturellement que j’ai choisi d’intégrer le domaine d’études de master Stratégies et pratiques architecturales avancées – SPAA afin de poursuivre et éprouver ces questionnements au sein de la Vallée de la chimie, territoire industriel de la métropole lyonnaise déshérité et à l’avenir incertain.

Le questionnement du domaine d’études SPAA m’a séduit par son pari ambitieux d’un projet capable de se raconter, de l’échelle territoriale à l’échelle architecturale. Je retiendrai de ce projet de fin d’études la liberté d’approche qui m’a été offerte par mon enseignant Boris Roueff, grâce à qui j’ai pu explorer les limites et renforcer ma culture architecturale. L’approche développée à l’échelle territoriale m’a poussée à m’intéresser au paysage. C’est pourquoi j’ai fait le choix de poursuivre ma formation avec un master 2 en urbanisme spécialisé en paysage à l’École nationale supérieure du paysage Versailles-Marseille. Après cette expérience, je suis convaincue de la richesse de l’interdisciplinarité.

Aujourd’hui je poursuis mon travail de recherche sur les évolutions de l’architecture en milieu rural par le biais d’un stage. L’agence lyonnaise Fabriques Architectures Paysages au sein de laquelle j’effectue ce travail, s’intéresse à ces territoires au travers d’un travail d’urbanisme et d’architecture en lien avec le paysage agricole et rural.

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