====== Achitecture, formes, transformations - AFT ======
À travers des sujets qui touchent au patrimoine matériel et immatériel, il s'agit d'interroger la construction sociale et culturelle de la valeur patrimoniale. À la valeur artistique, historique et commémorative viennent ainsi s'ajouter les valeurs économiques, sociales, identitaires mais également les valeurs d'usages, actuelles et potentielles. La prise en compte des besoins et des ambitions affichés sur les deux sites proposés à l'étude devra s'inscrire dans une série de questionnements et permettre de les développer et de les ouvrir à leur époque : comment intervenir sur le patrimoine ? Faut-il détruire ou conserver ? Qu'est-ce que le patrimoine ?
La problématique de l'atelier repose sur l'exploration des relations entre les valeurs patrimoniales d'édifices et les vocations contemporaines des sites dans lesquels ils s'intègrent. Dans quelle mesure l'héritage architectural et urbain peut-il contribuer au devenir et à la valorisation du cadre de vie, voire le promouvoir ? Comment adapter des architectures et des sites aux évolutions et perspectives de la société dans laquelle ils se développent ?
François Tran est architecte, enseignant en théorie et pratique de la conception architecturale et urbaine et chercheur au sein de l'unité de recherche Lyon architecture urbanisme recherche (EVS-LAURE - UMR CNRS 5600).
Vincent Veschambre est géographe et enseignant en sciences humaines et sociales pour l'architecture. Habilité à diriger des recherches, il est chercheur au sein de l'unité de recherche Lyon architecture urbanisme recherche (EVS-LAURE - UMR CNRS 5600).
Özlem Lamontre-Berk - Christian Marcot - Suzanne Monnot - Pascal Rouaud - Brigitte Sagnier-Minguet - François Tran - Vincent Veschambre
Bernard Duprat - Gaguik Galstyan - William Hayet - Savitri Jalais - Özlem Lamontre-Berk - Mathilde Lavenu - Christian Marcot - Alain Mougniotte - François-Frédéric Muller - Brigitte Sagnier-Minguet - François Tran - Vincent Veschambre
Le DEM AFT a bénéficié du soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes* dans le cadre du programme COOPERA avec l'Arménie. (*signature provisoire : le nom de la Région sera fixé par décret en Conseil d'État avant le 1er octobre 2016, après avis du Conseil Régional.)
Le sujet porte sur deux sites universitaires à Lyon et Erevan (Arménie) qui se sont développés sur bientôt un siècle ou plus et retracent, à travers leurs bâtiments, l'histoire de l'enseignement. Ces deux sites souhaitent s'ouvrir à la ville, établir pour leur avenir de nouvelles relations entre les valeurs et les idéaux de l'éducation, la formation, l'enseignement et les citoyens. Ils veulent affirmer une image de campus. Aussi les réflexions et les propositions seront tout autant de l'ordre de l'analyse, de la programmation et de la protestation architecturale, urbaine et paysagère.
Le campus de l'École supérieure du professorat et de l'éducation - ESPE de l'académie de Lyon Les ESPE accueillent les étudiants se destinant aux métiers du professorat et de l'éducation. Elles proposent des formations de préparation au concours de recrutement. Les ESPE renouvellent les IUFM nés en 1989 par une loi d'orientation pour transformer les écoles normales en Institut universitaire de formation des maîtres. L'ESPE de Lyon se situe à la Croix-Rousse sur le site historique de l'École normale des garçons positionnée dans la zone tampon du périmètre inscrit par l'Unesco au patrimoine mondial et à proximité de plusieurs bâtiments et monuments protégés ou labellisés. Le site s'est développé sur un siècle et demi en respectant les diverses entités bâties qui le composent. À l'ensemble historique sont venus se greffer de nombreux édifices qui devront héberger à court terme les étudiants venus d'autres unités, dans le cadre de la restructuration de cet établissement d'enseignement supérieur. Il sera nécessaire de reconquérir certains espaces délaissés, de les transformer et d'en créer de nouveaux. Cette stratification du site témoigne, de manière complète et rare, des évolutions de la question de la formation et de l'éducation à travers ses diverses architectures et permet de découvrir et de comprendre l'intimité entre les modes de transmission des savoirs et les typologies architecturales qui les ont hébergées. Les constructions des 19e, 20e et 21e siècles sont regroupées sur une assise foncière offrant des délaissés et des potentiels d'extension ou de requalification architecturale et paysagère. Au-delà, cette réflexion permet d'explorer les rapports entre les espaces de l'enseignement et de l'architecture, d'interroger la qualité d'usage urbanistique et paysagère de ce site historique, de réfléchir à l'intégration d'un devenir dans un processus historique et culturel. Le campus de l'Université nationale d'architecture et de construction d'Arménie et l'organisation urbaine du quartier de l'Université d'Erevan Au début du 20e siècle, l'architecte académicien de Saint-Pétersbourg, Alexandre Tamanian a réalisé le plan d'Erevan, capitale de l'Arménie. C'était l'occasion de réaliser des compositions urbaines contemporaines pour créer un nouveau style, adapté et utile à tous. La ville était divisée en districts (quartier administratif, quartier commerçant, quartier industriel, quartier des universités, institutions artistiques, les stades, les musées d'État, les sanatoriums). Chaque quartier avait son plan et sa composition avec son centre, ses petites places et ses boulevards. Le plan masse de la ville avait été conçu pour 150 000 habitants, mais il n'a pas perdu de sa pertinence même dans la ville actuelle d'un million d'habitants. Bien au contraire, il est aujourd'hui le support de la conception pour l'évolution de la ville actuelle en pleine croissance. De 1925 à 1932, Tamanian a projeté à Erevan les universités : médecine, vétérinaire, physique-chimie qui deviendra polytechnique, des instituts de recherches, l'école de l'économie et bien d'autres constructions. Il a traduit l'esthétique des constructions du passé par le langage de l'architecture moderne. La partie consacrée à l'enseignement supérieur est située sur une surface de 50 hectares au nord de la ville. Le quartier comprend actuellement plusieurs établissements publics de l'enseignement supérieur : l'Université polytechnique d'État de l'Arménie, l'Académie nationale agraire d'Arménie, l'Université nationale d'Erevan, l'Université nationale d'économie d'Erevan, l'Yerevan State Medical University. Le quartier possède aussi des résidences d'habitations, des complexes médicaux, des bâtiments publics et un parc. En 1989 est créé l'Institut d'architecture qui a été renommé Université d'État de l'architecture et de la construction d'Erevan - UEACE en 2000 et Université nationale d'architecture et de construction d'Arménie - UNACA depuis 2014. Son bâtiment se situe au centre de la composition urbaine proposée par Tamanian et dans un quartier qui a aujourd'hui besoin d'une requalification urbaine qui prenne notamment en compte la planification fonctionnelle, l'aménagement des espaces verts de quartier et l'application des mesures environnementales, l'installation des services médicaux et la création d'hébergements pour les étudiants dans de nouveaux bâtiments face à un monument historique et culturel.