L'école d'architecture n'a pas été ma première formation. Issu d'un baccalauréat scientifique en sciences de l'ingénieur, j'ai d'abord intégré une mise à niveau en arts appliqués - MANAA au sein de l'École supérieure des arts appliqués de Bourgogne - ESAAB à Nevers (Nièvre - 58). Ce début de parcours m'a permis d'explorer les différents champs du design (espace, communication visuelle, textile). Ensuite, j'ai intégré le BTS Design d'espace de la Martinière à Lyon et je me suis investi dans les domaines de l'architecture d'intérieur, la scénographie, le paysagisme et la réalisation de microstructures. Mais à la fin de ce cursus, je n'étais pas rassasié ! L'ENSAL est alors apparue comme une évidence. J'y ai intégré le cycle de licence grâce à une validation d'acquis.
Ma première année de Master, passée en mobilité à l'Université du Québec à Montréal (section Design de l'environnement), a été un vrai déclic. Là-bas, j'ai eu la chance de pratiquer le design d'objet à une échelle à laquelle je ne m'étais encore que très peu confronté. Le travail réalisé au sein de l'atelier de design de l'enseignant Michel Swift, sur le thème du bougeoir et du chandelier, a été l'occasion de réaliser une série d'objets qui a été ensuite commercialisée dans une boutique montréalaise. Au second semestre, je suis retourné vers un domaine que je connaissais mieux, le projet urbain. Nous devions réfléchir à la mutation d'un territoire suite à l'implantation d'une gare au nord de l'île de Montréal. Ce projet a été présenté dans le cadre de l'exposition des finissants du pavillon de design de l'UQAM. C'est à ce moment que je me suis découvert une très grande affinité pour le domaine de l'urbain.
À mon retour en France, je me suis donc inscrit dans le domaine d'études Architecture, villes, périphéries - AVP, et j'ai eu l'occasion de travailler pendant un an sur le site du port Édouard Herriot à Lyon. Mon intention n'était pas seulement de traiter un projet urbain au stade de la planification à grande échelle. Mon objectif était de mettre en cohérence un projet, de la grande à la petite échelle, de l'échelle du territoire à celle du logement, voire même à celle de l'objet que l'on retrouve chez soi. Car c'est à mes yeux ce qui procure toute la force d'un projet : le fait de pouvoir, à n'importe quel moment, savoir d'où l'on vient, mais aussi où l'on va. De nos jours, les projets se réalisent beaucoup trop par fragments, par ponctuations, ce qui empêche une vision globale des choses. Et cela crée une fracture aussi bien dans les tissus urbains que dans les projets architecturaux. Ce travail de mise en cohérence a pu être réalisé grâce à la mention recherche encadrée par Joan Casanelles, enseignant à l'Ensal et les deux professeurs invités de l'Université de Las Palmas (Canaries) : Flora Pescador et Vicente Mirallave.
Finalement, mon projet de fin d'études est simplement le reflet de mon parcours, de ma volonté constante de vouloir explorer toutes les échelles spatiales pour tenter de proposer un projet cohérent et fort. Mon expérience montréalaise m'a laissé un souvenir impérissable et je ressens un réel attachement avec la conception et la culture architecturale québécoise. Un de mes objectifs à court terme est d'y retourner afin d'y travailler et de continuer à explorer de nouvelles manières de concevoir l'espace.