Sur le chemin de mon collège, je redessine dans ma tête la façade sans charme de l'établissement : j'ai 15 ans. Déjà, je me rêve architecte. Les années passent, l'envie reste. Si en premier lieu, l'aspect créatif du métier me séduit, je découvre au fil du temps la partie technique de l'acte de construire. Et c'est donc tout naturellement que je me dirige vers une formation conjointe en architecture et ingénierie. Riches d'enseignements, ces années verront aussi émerger un questionnement sur la possibilité, voire la complexité, de nourrir le projet architectural par cette double culture. L'évidente rationalité de mon travail de fin d'études n'est donc vraisemblablement pas un hasard, mais le résultat d'un cheminement entre désir de créer et réalité de la construction.
Le projet urbain pour le quartier de La Mulatière, réalisé en groupe, a mis en évidence la volonté d'articuler l'existant, les espaces publics et les nouvelles constructions pour créer un ensemble cohérent et inscrit dans l'histoire du site. Pour ma part, j'ai relevé ce défi en alliant réhabilitation mesurée du patrimoine industriel d'une friche ferroviaire et interventions contemporaines dialoguant avec le paysage. Je tiens ici à remercier mes deux acolytes de ce projet urbain, Lucile et Gaëlle, sans qui cette entreprise n'aurait jamais existé. Une pensée aussi à l'adresse des étudiants du master pour l'ambiance obstinément positive au sein de l'atelier, et mon profond respect aux enseignants pour leur implication à la réussite de cette réalisation.
Une première expérience au sein de l'agence d'architecture Frédéric Nicolas, porteuse d'une démarche architecturale “fondée sur une rationalité constructive”, confirme mes aspirations et renforce ma vision de l'architecture comme une démarche globale et pluridisciplinaire. En découvrant et en pratiquant de nouvelles techniques de constructions, j'ambitionne de poursuivre ce chemin orienté vers une maîtrise globale de l'acte de construire.