GÉRARD COLLOMB, Sénateur-maire de Lyon, Président du Grand Lyon
Dans le premier traité qui, à la Renaissance, éleva l'architecture au rang de discipline autonome, Leon Battista Alberti rappelait à quel point il était essentiel que l'architecte possède “une vision intérieure de la ville”. Vision intérieure nourrie à la fois des usages, des modes de vie des habitants et de toutes les formes d'expressions culturelles.
C'est cette conception humaniste de l'art d'édifier que nous avons choisie de promouvoir à travers le Prix de la jeune architecture. Il s'agit d'évaluer les travaux des jeunes diplômés à l'aune des enjeux de notre époque, en les soumettant à ceux qui construisent la ville aujourd'hui professionnels de la discipline et urbanistes mais aussi aux acteurs culturels de notre métropole. Car nous avons à coeur de défendre une architecture soucieuse des grands équilibres urbains, sociaux et environnementaux.
Cette réflexion guide également chacun de nos projets pour Lyon. À la Confluence, sur les rives de Saône, à la Duchère, à Gerland ou à la Part-Dieu : nous voulons répondre aux besoins des nouvelles générations dans le respect de l'histoire, du patrimoine et des valeurs d'ouverture et de mixité qui sont celles de notre métropole.
Je souhaite aux lauréats du Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon de pouvoir, eux aussi, contribuer demain à la poursuite de l'aventure urbaine, l'une des plus belles constructions humaines qui soient.
GILLES BUNA, Adjoint au maire de Lyon, Délégué à l'aménagement et à la qualité de la ville
Voici maintenant 11 ans que le Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon a été créé sous l'impulsion conjointe de la Ville de Lyon et de l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon.
Dès 2001, la Ville de Lyon avait souhaité valoriser et mieux faire connaître la production des jeunes diplômés de l'école en récompensant les projets de fin d'études les plus remarquables, en participant à l'édition de leurs travaux à travers un livre et en saluant ainsi leur entrée dans le monde professionnel en les faisant connaître aux maîtres d'ouvrages.
Cette 11e année a regroupé un jury ambitieux, avec notamment la participation de notre nouvel architecte conseil à la Ville de Lyon, Claire Piguet, de Francois Decoster (AUC) l'architecte urbaniste du projet Part-Dieu et enfin de François Bordry, vice-président de la Biennale d'art contemporain à Lyon. J'adresse mes sincères remerciements aux membres du jury qui ont travaillé sur cette édition. Tous ces architectes ont pris un temps souvent précieux pour assister à cette séance, et ce fut un jury riche de débats parfois passionnés.
Je me réjouis de la qualité de ce partenariat fidèle, de la mobilisation des experts et de l'engagement des professionnels autour de ce prix.
La longévité de ce prix nous permet aussi d'observer les tendances de ces jeunes architectes : le développement durable et son impact sur les modes de vie, le territoire comme source d'encrage des projets. Ce prix est une fenêtre ouverte sur les préoccupations et les productions d'une nouvelle génération d'architectes.
Cette année, les projets s'expriment sur des territoires en devenir au coeur de nos préoccupations, que ce soit le campus de la Doua, le port Édouard Herriot, Rillieux-la-Pape ou des sites plus périurbains comme l'Isle d'Abeau, Albigny-sur-Saône.
L'inscription dans le paysage, la diversité des formes, le rôle de l'architecture dans la qualité de vie, la prise en compte de l'environnement dans la composition urbaine toutes les thématiques promettent une collaboration fructueuse pour ceux qui auront à bâtir Lyon et son agglomération demain.
Enfin, je souhaite bonne route à ces nouveaux professionnels que nous découvrons.
NATHALIE MEZUREUX, Directrice de l'ENSAL
Les pratiques de la conception architecturale et urbaine font aujourd'hui l'objet de profonds renouvellements de méthode et d'approche, pour répondre à la nécessité d'inverser des modes de consommation irrationnels du territoire et de ses ressources. Ainsi l'éco-responsabilité appelle à revisiter le mode de production de la ville comme des édifices et de tous les espaces qui la composent. Ces enjeux remettent en avant le rôle du projet dans l'urbain, l'importance de l'intention, de la conception, du dessein dans l'aménagement de nos territoires. Il semble alors possible de déclarer que la création architecturale et urbaine est actuellement en plein renouvellement.
Je veux croire que ce défi d'actualité est ce qui relie notre école et les acteurs de la ville de Lyon, son maire, ses décideurs, ses maîtres d'ouvrages et ses architectes, fidèles dans l'accompagnement de nos jeunes diplômés pour la 11e année. La volonté de concevoir l'aménagement urbain avec une nouvelle ambition, l'exigence qui consiste à considérer que l'architecture répondra aux enjeux de société, le désir de concrétiser des créations architecturales sont les moteurs de l'action de cette grande agglomération lyonnaise, autant que ceux d'une école nationale supérieure d'architecture. Et à travers cet événement du Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon, nous pouvons mesurer sans peine les évolutions de la pratique architecturale telles qu'elles se sont opérées ces dix dernières années.
La complexification du système de production des espaces urbains, la prise en compte des impacts environnementaux, économiques, sociaux, la lente révolution des mobilités, la nécessité de renouveler la ville sur elle-même et peut-être de la densifier ne sont que quelques exemples des paramètres nouveaux de l'acte de conception.
Et pourtant la seule application de ces nouveaux paramètres ne suffira pas à produire un aménagement soutenable, si la valeur culturelle des territoires n'est pas examinée, évaluée, traitée, revivifiée, renouvelée à travers les projets. C'est la raison pour laquelle cet aspect de l'acte de conception est essentiel et fondateur dans les formations qui consistent à conduire nos bacheliers vers le diplôme d'État d'architecte. L'ENSAL a su l'affirmer dans le cadre du renouvellement de son projet de formations et chacun des enseignants responsables des domaines d'études de master conduisant au diplôme d'État d'architecte le met en oeuvre. La qualité des productions de nos derniers diplômés présentées dans cet ouvrage le démontre dans une diversité de programmes, d'expression architecturale et de postures.
Je remercie M. le Maire de Lyon, son équipe et ses services, chacun des membres du jury du Prix de la jeune architecture et chacun des jeunes architectes désormais diplômés de croire avec nous à l'existence d'un avenir ambitieux pour nos territoires.
PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON
Pour la 11e année consécutive, l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon et la Ville de Lyon mettent en oeuvre le Prix de la jeune architecture. Ce prix récompense cinq projets de fin d'études des jeunes diplômés de l'école.
En 2012, le prix s'est décliné sous quatre aspects :
SÉLECTION
La mise en place des nouveaux programmes en septembre 2010 a permis de réorganiser les départements de master en créant des domaines d'études. À la fin de la licence, les étudiants s'engagent dans un parcours approfondi et se fabriquent ainsi une posture en lien avec une ou des thématiques qui leur tiennent à coeur. Il ne s'agit pas d'acquérir une spécialité mais plutôt de “colorer” le parcours des étudiants.
Ainsi le cycle de master est désormais structuré par neuf domaines d'études, adossés à des laboratoires ou équipes de recherche et des partenaires variés (écoles, collectivités, etc.).
La deuxième année de master est composée de cinq domaines d'études :
La promotion 2010-2011 a présenté 97 projets de fin d'études en juillet 2011. Les étudiants retenus pour la participation au Prix de la jeune architecture - soit 38 projets de fin d'études - ont obtenu une note égale ou supérieure à la moyenne de leur domaine d'études. Une commission de pré-sélection s'est réunie le 13 janvier 2012 et a retenu 20 projets que le jury final était chargé d'examiner.
Le jury final, présidé par la Ville de Lyon, sous l'autorité de Gilles Buna, adjoint au Maire, délégué à l'aménagement et à la qualité de la ville, s'est tenu le 17 janvier 2012.
CATÉGORIES
Afin de comparer des projets de fin d'études portant sur la même thématique, cette année, cinq prix sont décernés selon les catégories suivantes :
PARTENAIRES
Ce prix bénéficie du soutien de partenaires qui offrent leur collaboration : Lyon Confluence, la SERL et Rhône Saône Développement.
Jury de préselection
Diplômé de l'école d'architecture de Paris-Belleville, Régis Gachon conçoit et réalise depuis plus de 20 ans logements, équipements publics et hospitaliers dans la région Rhône-Alpes. Plusieurs de ses réalisations ont été récompensées dont les logements collectifs “Docklands” à Lyon 9e qui ont obtenu le Grand Prix 2010 de l'architecture, de l'urbanisme et de l'environnement du Rhône (CAUE). Il est également enseignant vacataire à l'ENSAL.
Frédérique Martinent est architecte et urbaniste de l'État. Depuis 2007, elle exerce la fonction de directrice de l'aménagement urbain à la Ville de Lyon, après avoir travaillé à l'agence d'urbanisme de Lyon et à la direction régionale de l'équipement Rhône-Alpes.
Représentant l'ENSAL, Antonella Mastrorilli, architecte, docteur en histoire des sciences et des techniques de construction, enseignante à l'ENSAL et chercheure au laboratoire d'analyse des formes, et Nathalie Mezureux, architecte et urbaniste en chef de l'État et directrice de l'ENSAL, ont également composé ce jury de pré-sélection.
Renato Saleri est architecte, il a un master en industrial design de la Domus Academy de Milan, un DEA en informatique et productique et travaille comme chercheur au laboratoire MAP-Aria de l'ENSAL depuis 1995. Son engagement dans l'activité d'enseignement, l'encadrement, par le passé, de nombreux projets de fin d'études, et sa maîtrise des outils multimédia, sont mis à contribution dans l'élaboration des documents de synthèse présentés en jury et dans la préparation du présent catalogue.
Jury final
Présidé par Frédérique Martinent
Benoît Bardet a 20 ans d'expérience en communication, édition et journalisme au service de grands projets en développement (culture, enseignement supérieur, international, architecture et urbanisme, sciences). Depuis six ans, il est responsable de la communication et concertation de Lyon Confluence.
François Bregnac est architecte DPLG (Lyon) et urbaniste DESS de la faculté Lyon 2. Après quatre années d'exercice en profession libérale, il a effectué son parcours professionnel essentiellement à l'agence d'urbanisme de l'agglomération lyonnaise où il occupe, depuis 2002, la fonction de directeur général adjoint.
François Bordry est vice-président de la Biennale d'art contemporain de Lyon et ancien président du FRAC Centre. Il a assuré la présidence de l'école spéciale d'architecture de Paris de 2008 à 2011, et a également été président de Voies navigables de France (de 1994 à 2008) et, à ce titre, maître d'ouvrage de La Sucrière et des immeubles du quai Rambaud.
François Decoster est architecte et urbaniste. Il a fondé l'AUC en 1996 avec Djamel Klouche et Caroline Poulin. Depuis 2003, il conduit le workshop de projet urbain du master of urban design à l'Université nationale de Singapour. L'AUC intervient sur de grands sujets métropolitains (Paris, Bordeaux, Bruxelles, Lille, Moscou…) et sur des projets d'aménagement, d'architecture et d'espaces publics (comme le projet Lyon Part-Dieu “Hub métropolitain contemporain” par exemple).
Valérie Disdier est directrice de la maison de l ́architecture Rhône-Alpes - Archipel centre de culture urbaine. Historienne de l'art et urbaniste de formation elle crée (avec Marc Sautereau) des librairies spécialisées “archiLib”.
Charles-Éliot Meyer est architecte diplômé d'État. Formé au sein de l'ENSAL et de l'Université de Montréal il a obtenu le grand prix de la jeune architecture en 2010. Il exerce aujourd'hui à Paris, tout en continuant sa formation HMONP à l'école nationale supérieure de Val de Seine, après avoir travaillé à Rotterdam en collaboration avec l'agence BYTR Architects.
Claire Piguet est architecte urbaniste associée d'Ateliers Lion, et architecte conseil de la ville de Lyon depuis septembre 2011. Lauréate avec Yves Lion du Prix de l'équerre d'argent 2003 pour l'ambassade de France à Beyrouth, et du Prix de l'aménagement urbain 2009 pour le quartier du Neuhof à Strasbourg, elle travaille actuellement sur les projets de développement urbain, à Strasbourg, à Grenoble et à Marne-La Vallée pour le cluster de la ville durable.
Gilles Reichardt est architecte conseil de l'État en mission à la DRAC Rhône-Alpes (direction régionale des affaires culturelles), à la DTT de Haute Savoie (direction départementale des territoires), enseignant à l'ENSA de Strasbourg, et architecte libéral pratiquant son activité sur le Grand-Est. Cette pratique le conduit à la réalisation de bâtiments publics et de logements.
Philippe Rambaud a une formation en ingénierie et en aménagement du territoire. Il travaille à la SERL (société d'équipement du Rhône et de Lyon) sur des projets de bâtiments, de développement économique, et de développement durable.
Clément Vergely est architecte à Lyon. Lauréat des nouveaux albums des jeunes architectes (2004) et nominé pour le Prix de l'équerre d'argent 2010. L'atelier travaille actuellement sur des programmes volontairement diversifiés à Lyon, Paris, Versailles, Orléans, Nantes et Strasbourg.