Hugues Laveder

LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE, AMBIANCE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

Issu d'un parcours scientifique, après un passage éclair en mathématiques supérieures, je suis entré à l'ENSAL en 2004. Mon intérêt pour le développement durable s'est renforcé au fur et à mesure de mes études. Mais c'est en Allemagne, dans le cadre d'un programme Erasmus à Stuttgart en 2008, que le déclic s'est véritablement produit. J'ai alors commencé à acquérir des connaissances techniques et culturelles en sustainable development.

De retour à Lyon, au contact d'Olivier Balaÿ et Philippe Madec, j'ai continué à travailler autour de la thématique du développement durable. “Chassez le naturel, il revient au galop”. C'est ce qu'une amie m'avait dit après une présentation, afin de m'encourager à ne pas abandonner le fil de ma réflexion et à développer les germes d'idées qui constituaient un projet. En suivant ce conseil, je me suis efforcé de garder mon “naturel” piquant et engagé, afin de promouvoir d'autres façons d'aborder l'architecture. Plus qu'une architecture qui se résume à un acte de construction, j'ai défendu des projets de sociétés, en mettant en avant le lien social, la mixité et des pratiques responsables.

Je suis le premier surpris de recevoir un Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon. En me saisissant de la thématique agricole, je pensais avoir présenté un travail en marge des préoccupations actuelles. Michel Foucauld écrivait : “Il y a dans toute civilisation, des lieux réels, des lieux effectifs, des lieux qui ont dessinés dans l'institution même de la société, et qui sont des sortes de contre-emplacements, qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables. Ces lieux je les appellerai, par opposition aux utopies, les hétérotopies.” C'est en tant qu'hétérotopie possible, heureuse et équitable, qu'a été pensé ce diplôme de coopérative agricole sur le campus de la Doua. Cette hétérotopie concilie l'espace de vie des étudiants avec des espaces de production agricole intégrés au campus de la Doua. Dans les conditions du réel, ce projet saurait-il voir le jour ?

J'aimerais le penser, car cela impliquerait la mise en place d'un système d'entraide propice au bien-être des étudiants.

Mon parcours se poursuit aujourd'hui en dehors du milieu architectural, mais dans le futur je me plongerai de nouveau avec plaisir dans cette discipline qui me passionne et pour laquelle je souhaite consacrer mon énergie.

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