LE DÉPARTEMENT
Le département traite majoritairement de l'intervention en cadre bâti.
Si les architectes se soucient et discutent de longue date des divers problèmes que pose la transformation des édifices existants, il convient assurément d’envisager aujourd’hui sous un jour nouveau leur formation à ce type d’interventions, généralisées aux situations de projet où l’existant constitue un champ de contraintes pertinentes.
Il s’agit ici, en effet, d’organiser un enseignement relatif à ces pratiques dans le cadre de la formation initiale, c’est-à-dire avec l’objectif de procurer aux étudiants une réelle qualification, mais aussi en visant à terme le développement de cette formation par la recherche à un niveau doctoral. De telles visées trouvent aujourd’hui leur justification à la fois en termes de débouchés professionnels, de positionnement culturel, et de qualification de l’enseignement de l’architecture par la recherche, suivant le droit commun de l’enseignement supérieur.
Par conséquent, il s’agit de concevoir un enseignement qui, si on ne le limite pas à la simple reproduction ou acquisition d’un savoir-faire particulier, doit être envisagé sous des angles didactiques, théoriques et pratiques.
LE SUJET 2009 La problématique repose sur l’exploration des relations entre la valeur patrimoniale d’un édifice architectural, de son contexte urbain voire paysager et la vocation contemporaine du site dans lequel ils s’inscrivent. Dans quelles mesures l’héritage architectural et urbain peut-il contribuer au devenir du cadre de vie, voire le promouvoir ? Cette problématique sera appliquée au quartier Saint-Paul situé dans le Vieux Lyon, à partir des réflexions actuelles menées sur la gare implantée au 19e siècle en plein cœur de la ville renaissance.
Souhaitée par Napoléon III, la gare Saint-Paul inaugurée en 1876, permet la rénovation d’un quartier ancien et misérable et le développement du réseau ferré Sud-Est dont elle devient la tête de ligne. L’implantation nécessite le percement d’un tunnel dont les pierres extraites serviront la construction de la gare et de divers forts. Un terre-plein sur voûtes est réalisé pour supporter les voies. Il fait face à l’église Saint-Paul flanquée de la place Gerson qui s’ouvre sur le quai de Saône. Reliée au pont la Feuillée par la rue Octavio Mey et au pont du Change par la rue François Vernay - et par eux à Saint-Nizier et aux Terreaux en presqu’île - l’opération entraine une forte hétérogénéité de l’architecture et confère à l’espace public un caractère hétéroclite (dissolution de l’effet de rue, destruction de la trame parcellaire en lanière…). De nouveaux équipements voient alors le jour : salle Molière, funiculaire Saint-Paul… Le bâtiment de la gare est de facture néo-classique avec son fronton, ses corniches, ses bossages en rez-de-chaussée, son horloge. Il se prolonge par des marquises qui abritent les quais. À l’origine il reçoit une salle des voyageurs, les bureaux de la SNCF et des logements. La fréquentation de la gare demeure en constante augmentation malgré les délestages récents du trafic par le métro à Gorge de Loup. Pour l’amélioration des réseaux de transport en commun vers l’Ouest lyonnais, la Région, le Sytral, les TCL, l’Agurco envisagent plusieurs scénarii : ligne TER reliant l’Ouest à la gare de la Part-Dieu par Saint-Paul au moyen d’une ligne souterraine, création d’une connexion ferroviaire à Gorge de Loup pour relier Écully à Part-Dieu et délester Saint-Paul, mise en réseau de la gare Saint-Paul avec transformation des voies TER en lignes de tramway… La ligne souterraine semble prendre le pas sur les autres hypothèses. Une telle opération engage des programmes complémentaires (gare de bus, parking de stationnement, aménagement de l’espace public) dont l’influence touche la gare, les voûtes, les quais et s’étend aux places et aux monuments voisins.
Aussi la réflexion dépassera la question des modes de transports pour rejoindre celles menées sur le Vieux Lyon et la ville du 19e siècle (développement durable et soutenable, économie d’énergie, transports en communs, qualité du cadre de vie, importance du paysage et de l’espace public, services de proximité) que veut incarner Lyon. Cette dualité entre héritage et perspective amène une prise de position sur le lien entre la politique de patrimonialisation et le renouvellement urbain. Elle vise à concilier la réalité économique et foncière du développement de la ville avec l’intérêt social et culturel du respect de l’identité lyonnaise. La méthode consiste à : _ analyser le site sous toutes ses composantes géographiques, historiques, symboliques, fonctionnelles, formelles… en observant les systèmes qui l’animent et les échelles qu’il recouvre (internationale par le tourisme lié au Vieux Lyon, nationale par la connexion tram-train envisagée avec la Part-Dieu, régionale par la relation avec l’Ouest lyonnais et locale avec la vie de quartier) ; _ dégager un sens de ces observations et engager une stratégie de développement et d’articulation du site pour répondre à sa vocation contemporaine, tout en considérant les valeurs patrimoniales qui le portent et le fondent (inscription au patrimoine mondial de l’Humanité, protection et valorisation du déjà là).
FORMATION INITIALE
ENSEIGNANTS DE PROJET
SEMESTRE 10
FRANÇOIS TRAN / YVES BELMONT, OZLEM LAMONTRE-BERK, CHRISTIAN MARCOT, FABIEN PALISSE, FRANÇOIS ORTIS, BRIGITTE SAGNIER-MINGUET
PROMOTION 2008-2009 26 ÉTUDIANTS