NOÉMIE BOGGIO

Comment faire la ville ? Malgré le haut niveau de l’enseignement de l’urbanisme en Espagne et donc la réflexion qui est menée sur cette question, la réponse des constructeurs espagnols déroute par son systématisme et la pauvreté de son espace public. Les lois du marché, la pression démographique et le retard de l’engagement politique pour un développement soutenable, engendrent des modes de planification stériles en urbanité. La table rase et le quadrillage viaire homogénéifient toute la périphérie de Madrid en cité-dortoir. Ce sont les pratiques économiques qui font la ville générique d’aujourd’hui. Le projet urbain dans lequel je m’inscris, propose de rompre avec une pratique dominante : investir les délaissés pour constituer une couture qui assemble une structure urbaine morcelée. La “traverse” est ainsi définie comme un vide laissé dans la ville, au milieu des manzanas, des équipements et des centres commerciaux. C’est l’opportunité d’une respiration : affirmer le vide dans cette urbanisation qui s’étale, le protéger et le valoriser.