Gérard CollombGÉRARD COLLOMB, Sénateur-maire de Lyon Être architecte exige une vision claire de la multitude des enjeux auxquels sont confrontées les grandes métropoles. C'est pour cela que nous avons souhaité que le Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon permette aux étudiants de soumettre leurs travaux à une grande diversité d'acteurs de l'aménagement urbain. Poursuivre aujourd'hui le développement des villes implique en effet de répondre de manière conjointe à des défis à la fois économiques, environnementaux, sociaux et culturels. Et le bien-être des habitants dépend de notre capacité à trouver le point d'équilibre entre toutes ces dimensions, en parvenant à concilier des besoins et des usages très différents. Favoriser le développement durable par exemple, c'est à la fois densifier le tissu urbain afin de préserver les espaces ruraux qui l'environnent et offrir à nos concitoyens confort et qualité de vie. C'est bâtir davantage, pour répondre aux besoins en matière de logements et d'équipements et dans le même temps, ménager une place plus importante à la nature. C'est poursuivre la construction de la ville avec audace et créativité tout en valorisant son patrimoine et ses paysages. Conjuguer les usages, c'est également concevoir des quartiers qui associent beauté et fonctionnalité des aménagements. Dans un monde où plus d'un humain sur deux vit en ville, rendre l'urbanité désirable est en effet essentiel et le rôle des architectes, fondamental en la matière. Après avoir réalisé la Cité internationale, véritable emblème de la puissance de renouvellement de la métropole lyonnaise, Renzo Piano écrivait : “les villes sont très proches de l'organisme humain, à la longévité près”. Il évoquait ainsi toute la complexité du métier d'architecte et l'immense responsabilité qu'il implique. En poursuivant son développement dans le respect de son patrimoine, Lyon, riche de deux mille ans d'histoire urbaine, en est l'illustration même. Ce Prix de la jeune architecture est notre manière d'exprimer aux étudiants toute l'importance que nous accordons à leur travail et à la vocation qu'ils ont choisi d'épouser. Cette année encore, ils se sont prêtés avec brio à l'exercice. J'adresse mes félicitations les plus chaleureuses aux lauréats, dont la maîtrise technique et la capacité d'innovation forcent le respect. Par leur rigueur, leur inventivité et la qualité de leurs projets, les lauréats du Prix 2013 témoignent de leur compréhension des enjeux de demain. Leur talent conforte notre confiance en l'avenir. Michel Le FaouMICHEL LE FAOU, Adjoint au maire de Lyon, Délégué à l'aménagement, l'urbanisme, l'habitat et le logement Depuis plus de dix ans, la Ville de Lyon a pris un ensemble de mesures fortes en faveur de la qualité architecturale. En ce début de mandat, le maintien de ces dispositions était pour moi une évidence, tant sur le plan de la production immobilière sur notre territoire, que sur le plan de la promotion de nos spécificités régionales, de nos méthodes et de nos architectes. Je souhaite poursuivre ces efforts pour fédérer la profession de la construction immobilière autour de cette ambition. C'est donc avec beaucoup de plaisir et de fierté que je prends part cette année au Prix de la jeune architecture, édition 2013. L'initiative engagée par la Ville de Lyon et l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon jette un pont entre les futurs diplômés et la profession : les architectes, les promoteurs, les constructeurs, les élus, qui peuvent puiser dans ce vivier les talents de demain. Aujourd'hui plus que jamais, nous devons être à l'écoute de cette jeune génération qui ressent et transmet, au travers de ses travaux, ses préoccupations. Notre société est confrontée à des problématiques, connues mais qui se confirment : la nécessaire lutte contre l'étalement urbain, les efforts à mener en matière de sobriété énergétique, les questions de santé publique dans l'habitat - pollution de l'air, pollution des sols - la relance de l'économie et la création d'emplois à proximité des bassins de vie. Les étudiants l'ont bien compris et appréhendent très justement la complexité de nos territoires. Ils apportent innovation et conscience collective par la fraîcheur de leurs points de vues. Si la mixité fonctionnelle, le développement durable et l'ouverture à des modes participatifs de conception et de construction se confirment comme des tendances ancrées dans les réflexions, la reconstruction de la ville sur la ville et le traitement des friches (qu'elles soient ferroviaires, industrielles ou rurales) sont perçus comme un véritable vecteur de développement et de régénération tant pour les centres urbains que les campagnes. Le travail sur l'intensification et la densité permet d'ouvrir des pistes de réflexion sur l'acceptation et la perception de cet outil essentiel à la ville durable et désirable. Il faut saluer la qualité du jury réuni cette année. Je remercie ces personnalités pour le temps qu'elles ont accordé à cet exercice difficile et exigeant. Je tiens enfin à saluer l'ensemble des enseignants de l'ENSAL qui accompagnent les étudiants tout au long de leurs études, dans un souci de performance et d'adaptation au monde du travail. Je souhaite à tous les nouveaux diplômés de s'épanouir dès leur premier emploi et de participer à nos côtés à la profonde transformation de nos politiques territoriales, visant à donner à l'échelon local tous les moyens du développement économique et social. L'architecte est un acteur de ce développement, et ici, à Lyon, il doit prendre sa place dans la définition de notre Métropole. NATHALIE MEZUREUXNATHALIE MEZUREUX, Directrice de l'ENSAL Au moment où les scenarii modélisés à 2050 conduisent à décider d'un “nouveau modèle énergétique français”, les milieux de la recherche architecturale et urbaine affirment la place de la prospective et de l'innovation dans la transition écologique. Cette mutation écologique vise à transformer in fine la société afin de proposer un nouveau modèle qui revisite nos équilibres économiques, sociaux, environnementaux et culturels. Il s'agit d'organiser progressivement et autrement nos modes de production et de consommation, en vue d'un développement respectueux à long terme du capital naturel disponible de l'humanité. Pour cela, une intensification de la place de ces enjeux dans l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur et la recherche, est indispensable afin d'engager chacun des acteurs. Et la vigueur des signaux de crises climatiques, économiques et sociales est telle que les jeunes adultes, notamment étudiants, placent l'exigence à ce niveau, de la même manière que le font les grands maîtres d'ouvrage et les décideurs publics. Pour ces raisons, la production architecturale et urbaine vit un important renouvellement. Au niveau mondial, les experts de ces domaines prennent actuellement des engagements remarqués*. Cet indispensable renouvellement de méthode et d'approche des pratiques de la conception architecturale et urbaine prend racine dans les écoles nationales supérieures d'architecture et tient compte du besoin exprimé par les acteurs publics et privés. Pour la 13e année consécutive, le Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon nourrit ce contact, à travers la valorisation des projets de fin d'études de 121 jeunes, en passe de devenir architectes. L'exercice est placé sous l'autorité d'un jury de haut niveau où se côtoient des acteurs locaux et des professionnels de renom. Tel un observatoire des tendances ancré sur son territoire d'accueil, le jury du Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon récompense les projets selon cinq thématiques : nouvelles urbanités, périphéries, ambiances et cultures constructives, patrimoine, matérialité. Véritable événement inscrit dans la ville et dans la métropole lyonnaise, le Prix de la jeune architecture relie l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon située à Vaulx-en-Velin à Archipel Centre De Culture Urbaine qui en présente l'exposition au centre de la ville, place des Terreaux. Je remercie Gérard Collomb, Sénateur-Maire de Lyon, Président du Grand Lyon, ses services, chacun des membres du jury du Prix de la jeune architecture et nos enseignants pour leur engagement dans cette aventure qui jouent un rôle important dans l'insertion de nos futurs architectes. Mes vœux chaleureux accompagnent tous les jeunes architectes futurs diplômés de l'ENSAL, autant que ma confiance dans l'engagement professionnel dont ils sauront faire preuve. Cet ouvrage est le symbole qui véhicule votre valeur professionnelle. * Les contributions de Bernardo Secchi, urbaniste et professeur émérite de l'IUAV (Venise), et de Peter Droege, président d'Eurosolar et du World Council for Renewable Energy, professeur de l'Université du Liechtenstein au forum international “Ville Énergie”, les 10 et 11 juillet 2014 à l'ENSA Versailles. PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYONPRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON Pour la 13e année consécutive, l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon et la Ville de Lyon mettent en œuvre le Prix de la jeune architecture. Ce prix récompense cinq projets de fin d'études des futurs diplômés de l'école. En 2013, le prix s'est décliné sous quatre aspects :
Sélection La mise en place des nouveaux programmes en septembre 2010 a permis de réorganiser les départements de master en créant des domaines d'études. À la fin de la licence, les étudiants s'engagent dans un parcours approfondi et se fabriquent ainsi une posture en lien avec une ou des thématiques qui leur tiennent à cœur. Il ne s'agit pas d'acquérir une spécialité mais plutôt de colorer le parcours des étudiants. Ainsi le cycle de master est désormais structuré par neuf domaines d'études, adossés à des laboratoires ou équipes de recherche et des partenaires variés (écoles, collectivités, etc.). La seconde année de master est composée de cinq domaines d'études :
La promotion 2012-2013 a présenté 121 projets de fin d'études en juillet 2013. Les étudiants retenus pour la participation au Prix de la jeune architecture - soit 32 projets de fin d'études - ont obtenu l'une des cinq meilleures notes de leur domaine d'études. Le jury, présidé par Frédérique Martinent, directrice de l'aménagement urbain de la Ville de Lyon, s'est tenu le 13 mars 2014. Catégories Afin de comparer des projets de fin d'études portant sur la même thématique, cinq prix sont décernés selon les catégories suivantes :
Cette année, le jury a décidé de mettre à l'honneur un projet particulier en décernant un Grand Prix. Partenaires Ce prix bénéficie du soutien de partenaires qui offrent leur collaboration : Lyon Confluence et la SERL (Société d'Équipement du Rhône et de Lyon). JURYJURY Frédéric Auclair est architecte urbaniste en chef de l'État. Il était, au ministère de la culture et de la communication, architecte des bâtiments de France en Seine-Maritime puis adjoint direct au chef du service territorial de l'architecture et du patrimoine de Paris. Il a été président de l'association nationale des architectes des bâtiments de France de 2006 à 2013. Il est aujourd'hui adjoint à la sous-directrice de la qualité du cadre de vie à la direction de l'habitat de l'urbanisme et des paysages sous la tutelle des ministères de l'écologie du développement durable et de l'énergie, et du logement et de l'égalité des territoires. Noël Brunet est architecte, diplômé de l'ENSAL, et président de l'Ordre des architectes Rhône-Alpes. Il a ouvert son cabinet à Lyon en 1995. Il a été maire-adjoint délégué aux événements et à l'animation culturelle puis vice-président de l'Ordre en charge de la communication de l'institution de 2010 à 2013. Après des études en sciences politiques et politique de la ville, Stéphanie Chemtob travaille dix ans dans un cabinet de conseil auprès d'aména-geurs publics. L'appropriation des projets, la concertation, les usages des habitants sont au cœur de ses missions. Elle a rejoint Lyon Confluence depuis 2010 en tant que responsable des relations avec les publics et de la concertation. David Cortier a une formation en sciences politiques. Il travaille à la SERL comme responsable des relations institutionnelles et s'occupe en parallèle de la mise en œuvre des expositions permanentes du futur musée des Confluences. Pierre Franceschini est architecte urbaniste en chef de l'État, chef du service territorial de l'architecture et du patrimoine du Rhône. Architecte des bâtiments de France, il est en charge d'un service ayant pour missions la préservation et la mise en valeur des espaces protégés et du patrimoine monumental ainsi que de la qualité des projets d'aménagement des territoires urbains et ruraux et la promotion de la création architecturale. Marcos Garcia-Rojo est architecte, double diplômé de l'Université polytechnique de Madrid et de l'Université de Columbia. Il enseigne également dans cette dernière dans le cadre du programme “New York/Paris: the shape of two cities”. Depuis 2006, il collabore avec l'agence Lacaton & Vassal architectes et dirige mrojoarchitecture, plateforme multidisciplinaire de production architecturale. Catherine Grandin-Maurin est architecte-urbaniste diplômée de l'école nationale supérieure d'architecture de Marseille et de l'Université de Montréal. Directrice du CAUE du Rhône depuis sa création, secrétaire générale de l'Union régionale des CAUE Rhône-Alpes. Elle a assuré la direction artistique de plusieurs expositions et participé à plusieurs publications sur l'architecture contemporaine, l'urbanisme, les jardins, la pédagogie de l'architecture. Elle est en outre conseillère auprès de la Fédération nationale des CAUE sur la question de sensibilisation des publics au cadre de vie. Florence Lipsky est architecte, maître-assistant en théorie et pratique du projet architectural et urbain à l'école nationale supérieure d'architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée. L'agence Lipsky-Rollet architectes, prix de l'équerre d'argent 2005, développe une démarche de recherche et développement autour de la construction écoresponsable et de la ville envisagée comme écosystème. Frédérique Martinent est architecte et urbaniste de l'État. Depuis 2007, elle exerce la fonction de directrice de l'aménagement urbain à la Ville de Lyon, après avoir travaillé à l'agence d'urbanisme de l'agglomération lyonnaise et à la direction régionale de l'équipement Rhône-Alpes. Sébastien Sperto est architecte DPLG et urbaniste. Après 15 années d'exercice en libéral et gérant de l'agence d'architecture CIVITA, il est depuis 2009 directeur du pôle Projet urbain à l'agence d'urbanisme de Lyon. Charlotte Vergély est architecte DPLG (Grand Prix d'architecture, Ville de Lyon - 2005) et diplômée de l'École de Chaillot en 2009. Associée dans l'agence ALEP qu'elle cofonde en 2006, elle s'intéresse particulièrement aux enjeux contemporains du patrimoine, pour le valoriser ou le réaffecter. |