Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon L’histoire d’une ville se lit en parcourant ses rues, ses quartiers. À Lyon, cette superposition de strates, de l’époque gallo-romaine à nos jours, fait des pierres le miroir du temps des hommes. Plus qu’un patrimoine, l’architecture est pour notre Cité le reflet d’une certaine conception de l’urbain. C’est pourquoi nous avons associé notre collectivité à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon pour le Prix de la Jeune Architecture de la Ville de Lyon. Cette année, les différentes catégories de cette distinction mettent l’accent sur le lien entre l’œuvre et son environnement. Cette conception d’une architecture imprégnée de son rôle historique, social, me semble essentielle pour de jeunes diplômés qui, dans l’avenir, auront à dessiner la ville. Car notre Cité est bien vivante, sa croissance se poursuit. Notre responsabilité est de lui assurer un développement équilibré, respectueux de son histoire et de sa topographie exceptionnelle, pour une ville à la fois dense et apaisée, attractive et résistant à l’épreuve du temps. Après la Cité Internationale, lieu d’accueil, d’échanges, d’innovation, parfaitement intégré dans le paysage, nous offrirons à notre ville d’autres “balises de qualité”, pour reprendre les mots de Renzo Piano. De la Part-Dieu, où s’érige la Tour Oxygène, à la Confluence, où se bâtit le Lyon du XXIe siècle, les plus grandes signatures de l’architecture rivalisent de créativité pour des bâtiments encore plus beaux, plus innovants, plus écologiques, et en parfaite harmonie avec leur environnement. Puissent nos jeunes primés de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon être, eux aussi, les artisans de cette ville de demain, qui s’enrichit d’une architecture au service des hommes. Gilles Buna, adjoint au maire de Lyon délégué à l'aménagement et à la qualité de la ville Une fois par an, ce Prix de la Jeune Architecture est l’occasion pour nous de découvrir la manière dont les jeunes architectes s’emparent des enjeux actuels de la ville. Parfois déconcertants, souvent pleins de bon sens, leurs travaux font souvent office de signaux indicateurs des préoccupations de cette nouvelle génération, de celle qui demain, contribuera à façonner nos lieux de vie. Depuis ces huit dernières années et la naissance de ces récompenses, le virage du développement durable a incontestablement été amorcé. C’est une satisfaction réelle de voir tous ces jeunes professionnels s’emparer de l’urgence écologique, que nous avons tous, collectivement, mis tellement de temps à hisser au sommet de nos priorités. Cette nouvelle promotion d’architectes, publiée aujourd’hui, a à cœur de trouver, de construire une “urbanité compatible”, de faire passer ces exigences dans une réalité urbaine concrète. Nous ne pouvons que nous en féliciter. La collectivité, Ville de Lyon et Communauté Urbaine, a fait preuve de volontarisme affiché en la matière. Pour imposer des référentiels durables dans les ZAC pour les logements et le tertiaire, pour devancer largement toutes les règlementations thermiques, pour innover sur les modes doux, pour expérimenter l’éco-rénovation des quartiers anciens, notamment à Perrache Sainte-Blandine, pour réintroduire la nature en ville et en cœur d’îlots, pour favoriser la biodiversité et les corridors biologiques, pour lutter contre l’étalement urbain, pour promouvoir une mixité sociale et fonctionnelle partout dans la ville… C’est avec ces efforts combinés, relayés par la compétence des concepteurs et des architectes, que nous saurons peu à peu répondre aux exigences d’une ville durable. Ce partenariat entre l’ENSAL et la Ville de Lyon prend là tout son sens. Le jury a cette année choisi de faire émerger plus particulièrement quatre Projets de Fin d’Études. Ces planches évoquent tour à tour l’audace en plein site classé Patrimoine Mondial de l’Humanité, une finesse toute poétique de la lumière, ou une vision fraîche et téméraire d’intervention en zone à risques. J’adresse toutes mes félicitations aux membres du jury, à toutes les équipes enseignantes, à l’ensemble des étudiants de la promotion, et aux lauréats, dont j’aurai grand plaisir à découvrir le travail d’architecte dans un avenir proche. Nathalie Mezureux, directrice de l'ENSAL En récompensant chaque année les Projets de Fin d’Études des jeunes diplômés de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, la Ville de Lyon contribue depuis près de dix ans à la diffusion de la jeune architecture autant qu’à l’insertion de nos nouveaux architectes. Qu’elle soit remerciée de cet engagement pour la création architecturale au service de nos cités et de nos territoires en devenir. Le présent ouvrage présente les projets de nos premiers Architectes Diplômés d’État, qui succèdent à la dernière promotion des architectes DPLG (diplômés par le gouvernement) de la promotion 2006-2007. À la suite d’une réforme fondamentale des études d’architecture qui a eu pour objet leur mise en cohérence à l’échelle européenne (LMD), le cursus et le travail de fin d’études des étudiants architectes ont été redéfinis. Après l’obtention du Diplôme d’État d’Architecte en cinq ans, conférant désormais le grade de Master, le jeune architecte ne pourra exercer la maîtrise d’œuvre en son nom qu’à l’issue d’une étape supplémentaire dénommée Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en son Nom Propre (HMONP). Nous récompensons cette année des architectes détenteurs d’un nouveau type de diplôme, qui contient toujours un projet de fin d’études, ultime exercice de conception architecturale en mode “simulation” de l’école, mais qui se situe plus loin désormais de l’étape de réponse en forme professionnelle à la commande architecturale. Ce nouveau diplôme participe à l’idée qu’une diversité de voies professionnelles est possible après l’obtention de ce Diplôme d’État d’Architecte. C’est un point qui modifie considérablement le contexte du Prix de la Jeune Architecture et je tiens à remercier les membres du jury qui ont dû cette année adapter leur analyse des travaux à ces nouvelles données. La plus value de ces projets est dans ce qu’ils contiennent du positionnement intellectuel du jeune architecte, et de la conception personnelle qui s’exprime dans la réponse à un programme défini par l’enseignant responsable du département master pour l’ensemble de son groupe d’étudiants. L’ensemble des projets présentés dans cet ouvrage est révélateur des sujets qui interrogent nos architectes sur la société d’aujourd’hui et les projets des lauréats illustrent cette capacité à prendre part aux nouveaux défis de durabilité des territoires. Certains de leurs domaines de prospective sont, à ce titre, révélateurs : la reconquête de la géographie, la réversibilité et la réutilisation, la croissance et la densité urbaine, les transports collectifs. Je félicite les lauréats des quatre prix décernés et leur souhaite, ainsi qu’à l’ensemble des jeunes diplômés de cette promotion 2008, un avenir radieux dans les domaines du cadre de vie, en tant que concepteurs, maîtres d’œuvre ou contributeurs de toutes natures aux conditions de la commande en architecture. Puisse un tel évènement, valorisant les jeunes architectes en faisant la promotion de la création architecturale, se renouveler au-delà des évolutions de contexte. PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYONLe cursus de l’étudiant de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon (ENSAL) s’achève traditionnellement par la présentation d’un Projet de Fin d’Études (PFE) devant un jury. Cet exercice de diplôme est une “carte d’embarquement” pour le monde de la pratique professionnelle. Chaque année, depuis huit ans, le Prix de la Jeune Architecture de la Ville de Lyon récompense les projets les plus remarquables des étudiants de l’ENSAL. Sélection pédagogiqueUne pré-sélection pédagogique a été effectuée à l’ENSAL dans les cinq départements de la formation initiale :
Cette année, les étudiants de la Formation Professionnelle Continue (FPC) ont été intégrés au Prix de la Jeune Architecture. Jury professionnelUn jury de professionnels de l’architecture s’est réuni à l’Hôtel de Ville de Lyon, le 10 mars 2009, composé de :
Rapporteur de projets : Renato Saleri chercheur au laboratoire MAP-ARIA, ENSAL Ce jury a eu pour objectif de sélectionner les projets les plus dignes d’intérêt selon les catégories suivantes :
|