Alice Fournier

La ville de Montevideo a construit son port autour de la baie éponyme. Cette dernière constitue un élément visuel caractéristique de l’identité paysagère de la ville. Cependant, trois siècles après sa fondation, la massive expansion du port conduit une rupture physique et visuelle entre la ville et la baie. La conquête du port sur la baie engendre une nouvelle forme de privatisation du littoral, non pas liée au modèle de la ville productive, mais de la ville néo-libérale. Depuis le début du 21e siècle, se développe une verticalisation du front de baie de Montevideo. Cette quête de hauteur est visible à travers la construction du projet de Montevideo Harbour. Le mémoire interroge la paupérisation de l’expérience paysagère avec l’étude de la marchandisation et de la verticalisation de ce dernier. Il introduit la notion de “droit à la vue”, inspirée du “droit à la ville” théorisé par Henri Lefebvre. L’étude de l’accès au paysage implique de s’appuyer sur de nouvelles définitions, plus seulement fondées sur l’expérience visuelle.