Louis Chamayou

Comment réemployer les quantités colossales de béton armé léguées par l’ère du Capitalocène ? Les crises climatiques et sociales amènent à remettre en cause l’organisation spatiale des métropoles capitalistes. En utilisant le concept de métabolisme urbain, le mémoire interroge le devenir matériel des matières accumulées dans les espaces urbains. En effet, le béton armé qui constitue 80 % de la masse des villes est un commun négatif. Il s’agit de ne pas gâcher l’énergie et le carbone déjà dépensé dans sa fabrication et d’intégrer le béton armé à une économie circulaire des matériaux afin de limiter l’extraction de nouvelles matières, aussi écologiques et biosourcées qu’elles puissent être. Ainsi Bâtir un monde post-carbone imagine des techniques de mise en œuvre pour réemployer les architectures de béton armé obsolètes en les sciant en une multitude de blocs qui pourront être remontés ensuite pour former de nouveaux bâtiments et répondre aux enjeux techniques du réemploi.