Arnaud Berenghier

Le théâtre antique grec est à l’origine des formes occidentales de spectacles musicaux. Il descend d’un culte musical porté au dieu grec du vin, des vignes et de la débauche : Dionysos. Dans l’antiquité, ce lien au sacré se manifeste spatialement par des dispositifs caractéristiques du théâtre grec, tels que l’orchestra ou la skènè, qui structurent l’espace de représentation. Aujourd’hui, bien que les popstars aient remplacé les dieux dans les édifices de spectacle, l’organisation spatiale des concerts en stade semble conserver certaines dynamiques du passé. De la disposition de la scène aux effets spéciaux spectaculaires des performances, le dispositif scénographique des concerts en stade tend à instaurer une expérience transcendante pour le spectateur en participant à un processus de déification de l’artiste. Ainsi, la spatialité des concerts en stade traduit une forme de relation sacrée entre l’artiste et le spectateur, rappelant le théâtre de l’Antiquité grecque.