Aude Petit

Du Moyen-Âge à la fin du 20e siècle, les béguinages ont accueilli des communautés de femmes, leur permettant d’être indépendantes financièrement et socialement. Ils sont considérés comme l’incarnation d’une proto-architecture féministe. Le mode de vie de ses habitantes, les béguines, font d’elles des précurseures du féminisme. Le mémoire met en perspective les béguinages avec des habitats communautaires féministes actuels et vise à voir en quoi ces derniers constituent, intentionnellement ou non, une réinterprétation architecturale de cette forme historique typique de la Belgique et des Pays-Bas. Un béguinage, un néobéguinage et trois habitats communautaires féministes contemporains, répartis en Belgique, en Allemagne et au Canada sont comparés à l’aide d’une grille de critères. Celle-ci permet de définir et de mieux comprendre l’architecture féministe qui, au-delà d’une architecture destinée exclusivement aux femmes, s’oriente sur le vivre-ensemble et les fonctions du quotidien. Il apparaît que la réinterprétation d’un modèle historique permet de légitimer son habitat.