Mathilde Silva

Sous le 3e Reich, des bunkers ont massivement été construits dans les villes allemandes, avant de connaître des destins variés : améliorations durant la guerre froide, dynamitages, muséifications, quelques réhabilitations ou encore, dans le cadre du Hochbunker, Pallastrasse, un délaissement progressif. Devenu un élément inerte du paysage dans le dynamique district de Shöneberg, ce bloc bétonné n'a jamais été exploité ni même intégralement construit. Il se voit aujourd'hui recouvert de mousses, de végétation et d'un grand ensemble de logements, qui lui donne en réalité une visibilité ; puisque le bâtiment en surplomb voit sa forme modelée par le bunker. Des murs très épais, un bâtiment renfermé sur lui-même, enjambé par un ensemble de logements et qui ne permet aujourd'hui ni aux personnes ni à la lumière d'accéder entre ses murs : comment réinvestir un tel édifice pour lui redonner une signification ? Et comment tirer parti de ses contraintes pour rendre cet immense espace inexploité à un quartier vivant et en cours de revalorisation ?