Soleïa Pierre

Le long de la vallée du Rhône, les paysages sont marqués par l'exploitation alluvionnaire à travers une multitude de sites post-extraction, percés de poches d'eau résiduelles et dénués de leurs sédiments. C'est le cas de Pierrelatte, où la gravière en activité prévoit une fin d'exploitation pour 2030, laissant derrière elle un paysage “chamboulé”. Réinvestir un site post-gravière propose de “rendre” les lacs au fleuve en les reliant afin d'étendre l'espace de liberté du Rhône et de réengager les dynamiques fluviales, de sédimentation. Le site redevient alors acteur de ses propres transformations.

En outre, il s'agit de réinvestir le site par la culture, et plus particulièrement les arts du cirque, dans la mise en scène d'un temps de l'éphémère, celui du spectacle, qui métamorphose l'espace le temps de quelques heures. Il se crée ainsi une poétique liée à tout un imaginaire, les anciennes machines d'excavation se dessinent en arrière-plan, dans une coexistence à la fois de temporalité et d'usages, plus ou moins temporaires et surtout, plus ou moins maîtrisé(e)s.