Mathilde Pastural
LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE GEOARCHITECTURE BY DESIGN
Mes motivations pour l'architecture
Je pense que c'est par le paysage, son observation et la curiosité de comprendre comment il change et se dessine que je me suis dirigée vers des études d'architecture. Je voyais dans ce métier qui place le dessin en son centre, la possibilité de faire pour les autres. Si je n'ai pas, depuis toujours, voulu être architecte, c'est la découverte de l'enseignement de projet en première année, qui a véritablement confirmé mon envie de m'engager dans cette discipline.
Les moments forts
Ces cinq années passées à l'ENSA Lyon représentent une véritable émulation par la découverte, l'émerveillement, l'exigence, le travail qu'elles nous font traverser. Ces années sont aussi importantes dans les liens qu'elles ont permis de créer, je remercie mes camarades pour leur soutien, leur curiosité et leurs regards parce qu'ils nous ont permis de grandir entre ces murs. Je considère mon engagement dans la vie associative de l'école comme un enseignement parallèle aux études, qui aura été riche dans les rencontres et qui m'aura permis de renforcer mon engagement et mes convictions, le projet architectural permet de mettre en évidence des systèmes de domination et peut constituer un moyen de lutte. Le projet de fin d'études reste peut-être le moment le plus fort puisque clôturant ce cycle, il représente une année où s'amorce la construction d'une posture et où s'expérimente une plus grande liberté nécessaire avant la vie professionnelle.
Mon projet de fin d'études et mon mémoire
Mon projet de fin d'études et mon mémoire m'ont permis d'amorcer une pensée politique du projet, ils ont été de véritables outils d'exploration permis par les contours encore mouvants de la recherche en architecture. À partir du fleuve Rhône qui est un monde en soi, il s'agissait de regarder l'architecture dans un territoire, où l'eau et les hommes tracent des sillons et où superposent les systèmes. Ce travail mené sur une année a permis d'explorer dans son épaisseur un site, en liant des regards historique, géographique, juridique et architectural. Le monde agricole et ses travailleurs saisonniers auront constitué le cœur de ce travail. Le projet alors, par son dessin et sa réalité tangible, est une tentative de lier des espaces publics, collectifs et privés autour des communs du site.
Et après ?
J'espère pouvoir continuer à travers ma pratique en agence ou ailleurs à développer une certaine pluridisciplinarité qui a été engagée durant ces années d'études et concrétisée par le double cursus ville environnements urbains - VEU. Je remercie l'ensemble de l'équipe enseignante du domaine GéoArch pour les convictions et regards qu'ils ont su nous transmettre durant ces deux années de master, et par l'espace qu'ils ont créé pour s'interroger sur le devenir de la discipline et son sens face aux enjeux actuels. Ces réflexions continueront à germer et à se préciser dans leur confrontation à la pratique.