Johanna Gautier

LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE EXPÉRIMENTATIONS COLLABORATIVES EN ARCHITECTURE

Valentin Ranc - LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE EXPÉRIMENTATIONS COLLABORATIVES EN ARCHITECTURE

Mes motivations pour l'architecture

Quand on me demandait enfant ce que je voulais faire quand je serais grande, je répondais, automatiquement, presque même mécaniquement : architecte ! Peut-être parce que “constructrice de cabanes en draps” n'avait pas l'air d'un métier assez sérieux pour les grandes personnes…

Les moments forts

Le moment le plus fort de mes études a eu lieu trois mois après avoir franchi les portes de l'école. Je ne mesure qu'aujourd'hui toute la portée de ce court moment, comme une gifle monumentale qui m'a complètement détournée de mon chemin initial. Recevoir un prix comme celui de la Jeune Architecture est gratifiant et flatte l'ego, c'est certain, mais ce sont les échecs qui enseignent le plus. C'est la défaite qui questionne, qui interroge, qui pousse à l'introspection. C'est elle qui bouleverse et impacte. C'est elle qui laisse une trace. C'était lors de l'annonce des résultats du projet du tout premier semestre, dans un amphithéâtre rempli : « Johanna : 4/20, redoublement. » Les mots de mon professeur durant les cours de projet résonnaient dans ma tête « Tu es sûre que c'est vraiment ce qui te plaît l'Architecture ? Tu sais, c'est dur ces études. Ce n'est pas grave de se réorienter. » Le plafond en béton de l'amphithéâtre semblait s'effondrer sur moi dans un vacarme assourdissant. Ma gorge se serrait, mes yeux se brouillaient, et mes muscles se figeaient. Je n'osais même pas chercher du réconfort autour de moi, de peur que tout ce que je contenais n'explose si je disais un mot. « Mais je n'ai même pas de plan B si je ne continue pas en architecture. » Encore longtemps après, je me suis demandée si je n'étais pas restée par faute de mieux, par peur de changer ma voie que je m'étais proclamée depuis toujours. À contrecœur, j'ai fait un pas en arrière. J'ai pris une année pour grandir, m'ouvrir, voyager et sortir de ma zone de confort. Quand je suis revenue, peut-être un peu fébrile au début, pour refaire ma place, j'ai rencontré des personnes qui sont devenues les fondations de mes études. Elles ont transformé cet échec en ma plus belle victoire. Alors merci pour ce 4 ! Merci pour les roses, et merci pour les épines.

Mon projet de fin d'études et mon mémoire

Cette dernière année a été révélatrice dans ma vision de l'architecture. Elle m'a permis d'explorer des chemins différents m'amenant à me questionner sur mes convictions. Poussée dans mes retranchements par l'intensité de la charge de travail, j'avais la nécessité de trouver du sens à mon projet pour le mener à bien. J'ai la certitude que cette année unique influencera tout ce qui suivra.

Et après ?

J'ai pris le chemin des chantiers participatifs après mon diplôme, confortant ma volonté de me diriger vers des modes de construction alternatifs, plus résilients et autonomes. Commençant un contrat de Cheffe de projet Réemploi/Diagnostiqueuse Produits, équipements, matériaux, déchets - PEMD dans la société Cycle Up, spécialisée dans le réemploi de matériaux BTP, j'aspire à me former sur les chantiers, et travailler premièrement à l'échelle de la matière, en l'identifiant, la caractérisant et lui trouvant une seconde vie. Le domaine du réemploi et la dynamique d'une économie circulaire sont pour moi essentiels dans l'avenir de l'Architecture. J'aimerais donc me spécialiser le plus tôt possible, pour aider au mieux vers une transition durable.

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