Élisa Lapray

Après des millénaires d’utilisation, la terre crue tombe en désuétude au sortir de la seconde guerre mondiale, face à l’urgence de la reconstruction et au Mouvement moderne. Depuis quelques années, on assiste cependant à un retour de la terre crue dans l’architecture contemporaine. Dans ce contexte, on s’intéresse à la question de l’archaïsme, notion au centre du colloque L’Archaïque et ses possibles : contrairement à la pensée historienne, l’archaïsme n’est ici pas considéré comme uniquement le caractère ancien, mais aussi ses réminiscences dans le contexte actuel. Comment l’archaïsme, au sens donné par Stéphane Bonzani, offre-t-il la possibilité d’un retour de la terre crue en architecture ? La démonstration est fondée sur l’analyse d’architectures contemporaines en terre crue, en trois étapes : cequejevois–cequejecrois–cequejesais. On observe ainsi un dépassement des arguments relatifs à la technique/à l’écologie et à l’esthétisme pour atteindre des idées se rapportant à un certain archaïsme : l’affect, le geste, l’attachement.