Louis Bruno

Kond, quartier historique d’Erevan, résiste aux démolitions et aux modernisations successives. Pourtant, son insalubrité nécessite une transformation des réseaux, voiries et habitations. Le chant de la terre propose un lieu de spectacle original, reliant Kond au Kentron, l’hypercentre d’Erevan. L’accessibilité au quartier génère le tracé d’une rampe dans le relief contrasté, le réseau des circulations piétonnes informelles, et la diversité typologique des édifices alentour. L’architecture opte pour une matérialité et des maçonneries en terre crue. Il en découle une organisation spatiale de voûtes et de courbes, créant ainsi des ambiances lumineuses spécifiques. Les modes de mise en œuvre de la terre – appareillages d’adobes et enduits – qualifient les ambiances sonores pour répondre aux exigences doubles du programme : l’auditorium, le plus vaste, dédié à la musique, et le théâtre connexe, dédié à la parole. Les espaces extérieurs offrent des séquences de dialogue entre les toitures paysagères et les vues du quartier, ouvrant au midi sur le panorama mythique du mont Ararat.