Estelle Didier

LE LABORATOIRE IMAGINAIRE

À PROPOS DE L’ANTHROPOLOGIE FONDAMENTALE ET DE L’ARCHITECTURE PRIMITIVE

Le laboratoire imaginaire s’inscrit dans une démarche de recherche-création entre archéologie, introspection et interprétation. Son présupposé philosophique est qu’il nous faut revenir à l’origine pour trouver des formes originales. Si nous étions un insecte au sommet de la branche d’un arbre, ce serait comme revenir au tronc pour aller explorer d’autres chemins partant des mêmes racines. Pourquoi l’architecture ? Qu’ont à nous apprendre nos ancêtres primitifs du sens profond, presque évident, qui l’a faite émerger du monde ? Comment l’art de l’espace s’est-il logé peu à peu dans notre imaginaire et s’en est-il imprégné ? Peut-être bien que le secret de ce qu’exprime l’architecture, de notre rapport au monde, se cache dans le processus-même de sa construction il y a des millénaires de cela. L’âge de la préhistoire est en fait celui de la première histoire, et des balbutiements de l’art comme interface sensible entre réalité et conscience. Les premières formes architecturales symboliques font souvent écho à l’habitat naturel paysager (montagne, grotte, arbre deviennent tumulus, pyramide, panthéon, colonne). S’imprégner ainsi d’une réalité passée qui demeure floue nous permet de nourrir notre imaginaire de formes primitives. Alors, à partir de formes archétypales qui n’ont peut-être jamais existé telles quelles, il s’agit là d’innover, d’enclencher des métamorphoses mentales et de dessiner des architectures qui s’inscrivent dans une généalogie primordiale de ce qu’est la construction humaine.

MÉMOIRE DE MENTION RECHERCHE DEM AHD

DIRECTEUR D'ÉTUDES

François Tran