Florent Torres

Comment envisager le travail de conception architecturale dans un environnement concentré sur l’économie, la réalisation de qualité environnementale et la prédictibilité des procédés ? Il apparaît que l’éco-conception et la conception intégrative répondent à cette question, en informant les décisions avec des données chiffrées pour la première, en faisant intervenir des expertises dès la phase d’esquisse pour la seconde. Sur cette accentuation des demandes, il s’agit d’investir plus de temps et de moyens dans la phase d’esquisse du projet, où les choix sont très déterminants et le nombre de solutions possibles très élevé. Venant se superposer à l’urgence environnementale, l’évolution des outils numériques, ainsi que les nouvelles intrications des pratiques dessinent un contexte où les connaissances actuelles de la conception peinent à répondre suffisamment à un objectif d’assistance au concepteur. Je propose alors d’imaginer un duo d’outils philosophico-informatique innovant, tentant d’assortir aux pensées du concepteur des algorithmes accélérateurs, à l’image d’un jeu de langage commun. Les deux mécanismes que je prends en compte sont celui de douter et celui d’établir les risques du projet. Expérimentée dans le cadre du projet de PFE sous la forme d’une nouvelle application logicielle, cette assistance par les risques et les doutes résonne également dans le logiciel EcoGen dont j’avais pris part au développement en 2012. Ce dernier ayant fait l’office d’une sérieuse maturation, il a été proposé cette année à des architectes praticiens de l’utiliser en situation concrète. Riche de leurs retours d’utilisateur et d’experts, ainsi que des impressions que j’ai pu rencontrer lors de mon propre projet, de nombreuses observations viennent conclure ce mémoire.

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