Lucile Gaborit

Comment parler d’espace à travers un objet ? En particulier, une chaise ? Pourquoi, d’ailleurs, produire une chaise pour parler de lieux, d’espaces, d’architectures en soi ? La posture adoptée est alors plutôt celle d’une recherche de sens au travers de la pratique de l’architecture plutôt que celle d’une production architecturale. Il est ainsi apparu que la chaise, au lieu d’être le propos de ce projet, en était le prétexte. Le territoire choisi est celui de la côte de Jade en Loire Atlantique. Les interventions, sortes de perturbations se multiplient à la façon des ondes produites par un objet entré en contact avec l’eau, de façon sensible, mais marquante, et qui s’estompent, reprennent leur place, se fondent à nouveau dans le paysage, avec le temps. Demandez-vous alors si lors d’une promenade en voiture, vous aperceviez à travers la fenêtre sur un petit talus de terre, une simple dalle de béton brut sur laquelle repose, tel un trône, une de ces fameuses chaises en plastique blanc. Celles que l’on a l’habitude de voir dans les jardins familiaux ou sur les chantiers. Ne trouveriez-vous pas qu’elle s’intègre parfaitement à ce petit espace ? Qu’elle sert à donner du sens à cet espace ? Tel un recueil de poésies, Anthologie d’espaces regroupe alors l’ensemble de ces perturbations pour les lier les unes aux autres au sein d’un parcours phénoménologique.