Nicolas Baudrin

L’usine des eaux de Saint-Clair a été conçue dans le but d’alimenter en eaux saines les fontaines de la ville de Lyon, au 19e siècle. Ce fût à l’époque un système révolutionnaire qui consistait à filtrer naturellement l’eau du Rhône, via des bassins enterrés et à alimenter les fontaines de la presqu’île de Lyon par des pompes à vapeur, résultat remarquable du progrès industriel. Inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1988, le site n’est plus en activité aujourd’hui. L’ensemble des bâtiments est aujourd’hui géré par l’association “l’Eau à Lyon et la Pompe de Cornouailles”. Devenu un musée, des visites guidées sont organisées pour découvrir ce lieu atypique sur le thème de l’histoire de l’eau à Lyon. L’inscription d’un bâtiment ancien au statut de “monument historique” peut éventuellement figer un bâtiment dans l’époque où il a été conçu. Mais l’architecture doit pouvoir questionner la temporalité du bâtiment, depuis sa conception jusqu’à aujourd’hui. Le passé, le présent et le futur sont l’essence d’un bâtiment. Celui-ci doit être vivant et évoluer dans le temps. L’avenir de ce site peut se trouver en le réinvestissant et en changeant sa fonction première. À la croisée des chemins veut rendre aux habitants le patrimoine en intégrant totalement le bâtiment dans un usage contemporain, afin de préserver son avenir et son passé.