Nicolas GuieuDéfendre Gênes par ses margesGênes s’est construite sur une étroite bande de terre de 30 km de long pour 2 km de large. Lotie entre la mer et les Apennins, la capitale ligure a depuis toujours évolué dans un rapport fusionnel entre ces deux biomes; profitant du littoral pour son expansion et de son arrière-pays montagneux, rempart d’un littoral source de dangers. Au 19e siècle, la dépendance du littoral envers les hauteurs s’est inversée. La côte, devenue la principale aire de production de richesses dès la révolution industrielle avec le port et les industries, a entraîné une disparition progressive de ce lien symbiotique avec l’arrière-pays. L’équilibre territorial qui définissait le “Grand Paysage Génois” disparaît. Le lien naturel et culturel entre les Apennins et la Méditerranée est sur le point de rompre. Le risque se déplace vers les monts, anciens garants de la sécurité physique et culturelle de Gênes. Perte de stabilité du sol, mort du milieu, isolement de la population et déséquilibre démographique dans ces quartiers reculés menacent la stabilité métropolitaine. Le territoire est attaqué, et c’est dans les marges que se tient la bataille. Le quartier de Bavari, véritable “front” de la métropole ligure, fait office de cas d’application. Tels les forts qui assuraient la protection du territoire ligure, de nouveaux programmes métropolitains insérés au coeur des vallées génoises insufflent un regain d’attention pour ce milieu en danger, prévenant du risque qui guète aujourd’hui le “Grand Paysage Génois”.
FORMATION INITIALE DOMAINE D'ÉTUDES ARCHITECTURE, MÉTROPOLES, TERRITOIRES HABITÉS
LAURÉAT 2018 DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON
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