Florent Ottello

L’acte de se laver, prendre une douche, un bain ou autre, n’est pas uniquement une action du savon sur la peau, il permet aussi de laver son esprit. Sentir l’eau couler sur son corps favorise la détente, donne la possibilité de se délester et de se ressourcer. Ce moment du lavage corporel est le temps pour chacun de se retrouver avec soi-même en toute intimité. Tous ces actes que chaque être humain réalise, s’effectuent conventionnellement dans son chez-soi, sa salle-de-bain, le lieu intime propre à chacun. Mais lorsque que le chez-soi est la rue, quels sont les lieux propices à la prise d’un temps pour soi-même ? Comment est-il possible de se laver dans l’espace public d’une ville métropolisée, dans un environnement où la tendance actuelle est à l’hyper surveillance et la suppression des lieux cachés, ces interstices qui rendent possible une certaine intimité ? On va se laver en ville ? vise à créer les territoires de l’intime dans l’espace public urbain, à imaginer des lieux où l’on peut avoir un regard sur soi-même, prendre soin de soi ou d’un autre, se dévêtir, s’examiner, se nettoyer, se changer à l’abri des regards : tous ces gestes simples qui permettent de se sentir bien physiquement et mentalement. Des lieux qui favorisent ce sentiment de bien-être essentiel pour trouver sa place en société, et même indispensables pour aider certains à retrouver une vie sociale. Des lieux qui deviennent aussi des espaces de liberté.

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